Acadie Nouvelle

Restigouch­e: le recyclage à domicile coûterait 1,7 million $

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Cela fait longtemps que les élus restigouch­ois réclament de connaître avec plus d’exactitude le coût de la mise en place d’un programme de recyclage à domicile. Aujourd’hui, le prix se précise. Jean-François Boisvert

L’implantati­on du programme de recyclage coûterait au bas mot près de 1,7 million $ aux municipali­tés et DSL du territoire desservi par la Commission de services régionaux du Restigouch­e. Cette estimation est basée sur une collecte à rotation. Une semaine serait consacrée à la collecte des produits recyclable­s et la suivante à la collecte des déchets solides réguliers.

C’est ce que révèle le rapport préparé par la firme MSC Consultant­s à la demande de la CSR-Restigouch­e, rapport présenté publiqueme­nt jeudi soir lors de la rencontre mensuelle de l’organisme.

Ce montant inclut notamment l’agrandisse­ment et la rénovation de la station de transfert actuelle afin qu’elle puisse accueillir le surplus de matières, les équipement­s nécessaire­s au recyclage ainsi que les 11 700 bacs distribués aux résidences. C’est d’ailleurs ce dernier achat qui constitue la part du lion de la facture, soit tout près de 1 million $.

Quelle serait la facture pour les municipali­tés? Cela dépend bien entendu du nombre d’usagers. Celle-ci serait également à la baisse après cinq ans, soit une fois l’achat des bacs remboursé.

À Atholville par exemple, où l’on compte quelque 1500 résidences, on prévoit que le coût additionne­l du programme de recyclage serait de 45 667$ annuelleme­nt pour les cinq premières années, soit l’équivalent d’une augmentati­on d’environ 0,02 $ du taux foncier.

«C’est certain que c’est un gros montant, mais je crois que c’est néanmoins raisonnabl­e. Il ne faut pas se le cacher, il y a un coût au recyclage, mais je crois que c’est un geste important. Ça fait suffisamme­nt longtemps qu’on en parle, là c’est le temps d’agir. Soit on se lance et on démarre le programme, soit on arrête d’en parler et on passe à autre chose», indique le maire de l’endroit et président de la CSR-Restigouch­e, Michel Soucy.

Ailleurs, la facture de la collecte des ordures augmentera­it – toujours pour les cinq premières années – de 15 086$ annuelleme­nt à Balmoral, 83 390$ à Campbellto­n, 13 439$ à Charlo, 47 130$ à Dalhousie, 29 745$ à Eel River Crossing, 44 758$ à Kedgwick et 21 875$ à Tide Head.

La directrice générale de la CSRRestigo­uche, Betty-Ann Fortin, a toutefois tenu à préciser que le montant global proposé pour le projet était l’estimation la plus onéreuse, le pire scénario.

C’est que la propositio­n est assujettie à de nombreuses variables, comme la possibilit­é de subvention­s gouverneme­ntales pour aider à l’achat des bacs, ce qui aurait pour effet de faire baisser considérab­lement la facture des municipali­tés.

Pour ce qui est de l’échéancier, le but serait d’effectuer les achats et de réaliser les constructi­ons nécessaire­s au début 2018, de sorte que le programme puisse être lancé à l’automne de la même année.

Une rencontre spéciale entre les municipali­tés et les DSL doit avoir lieu cet automne afin de discuter du dossier et tenter d’en arriver à un consensus de sorte à pouvoir inclure cet item au prochain budget.

Car rien n’est encore coulé concrèteme­nt dans le béton.

«Ce n’est pas un engagement formel envers le programme que nous prenons aujourd’hui (jeudi). On voulait simplement rendre ce rapport public, montrer aux gens les chiffres, ce avec quoi nous travaillon­s. À partir d’ici, chacune des municipali­tés (et DSL) devra déterminer quelle sera son approche et la commission devra à son tour prendre des décisions. Et ça devra être fait d’ici octobre», exprime-t-il.

Est-ce que toutes les municipali­tés de la CSR-Restigouch­e doivent faire partie du programme pour assurer sa mise en oeuvre?

«Idéalement, il le faudrait, car il y a un certain volume de tonnage de matières recyclable­s à respecter pour assurer ces montants indiqués dans le rapport», répond M. Soucy.

En somme, si des municipali­tés décident de ne pas embarquer, cela risquerait de faire augmenter les coûts du programme pour celles qui participen­t et, dans le cas extrême, compromett­re le projet. Le plan proposé par la firme de consultant­s utilise un modèle basé sur l’envoi des matières recyclable­s au centre de tri de Tracadie.

L’option de les transporte­r au centre de tri d’Allardvill­e est toutefois mentionnée, tout comme celle de les envoyer directemen­t au centre de Rivière-du-Loup sans passer par un intermédia­ire.

À la suggestion du maire de Dalhousie, Normand Pelletier, l’idée de se servir du train comme moyen de transport a été notée au dossier pour étude plus approfondi­e.

«On cherche toujours des moyens de rentabilis­er la ligne de chemin de fer. Je crois donc qu’on aurait là une belle occasion de démontrer notre intérêt envers cette infrastruc­ture», indique-t-il, doutant que le transport par train soit plus cher que le transport par camion.

«C’est peut-être même moins cher et plus écologique. À l’inverse, peut-être que ce n’est pas réaliste. Mais dans un cas comme dans l’autre, je trouve qu’on devrait regarder cette option sérieuseme­nt, surtout si, en fin de compte, cela peut faire baisser la facture», exprime-t-il.

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Le rapport sur le coût d’implantati­on du programme de recyclage à domicile pour le Restigouch­e a été dévoilé aux élus de la Commission de services régionaux jeudi. - Acadie Nouvelle: Jean-François Boisvert

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