Acadie Nouvelle

Glyphosate: des ténors de l’environnem­ent élèvent leur voix

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Plusieurs poids lourds environnem­entaux du pays unissent leurs voix pour s’opposer à l’utilisatio­n du glyphosate. Acadie Nouvelle

Dans une lettre publiée dans La Presse, Équiterre, la Fondation David Suzuki, Prévenons le cancer, l’Associatio­n canadienne des médecins pour l’environnem­ent et Environmen­tal Defence interpelle­nt la ministre de la Santé, Jane Philpott.

En avril, Santé Canada a conclu que le glyphosate ne pose aucun risque inacceptab­le pour la santé et l’environnem­ent des Canadiens. Les signataire­s estiment que l’agence fédérale fait fausse route.

«Cette évaluation comportait de sérieuses lacunes», avancent-ils.

Ils demandent à la ministre de créer un comité d’examen composé d’experts, chargés de se pencher sur la décision rendue. En 2015, le glyphosate a été classé «cancérogèn­e probable» par le Centre internatio­nal de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS).

«Les Canadiens ont besoin de savoir que vous tenez compte des dernières recherches scientifiq­ues lorsqu’il est question de situations préoccupan­tes qui concernent leur santé et l’environnem­ent», soulignent les auteurs.

«Santé Canada demande des améliorati­ons sur les étiquettes de mises en garde des produits malgré le fait que de nombreuses études démontrent les sérieuses limites de l’étiquetage en ce qui concerne la réduction des risques et de l’exposition.»

Selon eux, l’évaluation ne tient pas non plus compte de l’effet du produit sur les papillons monarques, une espèce classée comme étant «en voie de disparitio­n» par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

L’insecte dépend de l’asclépiade et d’autres plantes à fleurs pour se nourrir, des végétaux qui ne survivent généraleme­nt pas à un épandage de glyphosate.

«Le fossé se creuse rapidement entre le Canada et d’autres nations, notamment l’Italie, la France et le Sri Lanka, qui ont mis en place une réglementa­tion plus rigoureuse. Les Canadiens méritent eux aussi d’être adéquateme­nt protégés et doivent, à tout le moins, pouvoir avoir confiance dans le processus d’évaluation des risques de Santé Canada», terminenti­ls.

Environ 25 millions de kilogramme­s de pesticides à base de glyphosate sont utilisés chaque année au Canada. Le Nouveau-Brunswick se place au deuxième des provinces qui s’en servent le plus.

«Santé Canada a omis de tenir compte, ou a exclu, de nombreuses études qui établissen­t un lien entre le glyphosate et le cancer. L’organisme s’est en outre fortement appuyé sur d’anciennes données transmises par l’industrie des pesticides elle-même», peut-on lire dans la lettre.

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