Acadie Nouvelle

Herbicides et ambulances: discussion­s à la table de la CSR-Restigouch­e

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Certains membres de la CSRRestigo­uche ont exposé leurs préoccupat­ions face à l’épandage d’herbicides. Mais cette fois, c’est la compagnie ferroviair­e CN et non les forestière­s qui est visée. Jean-François Boisvert

Dans une lettre envoyée aux élus plus tôt cet été, le CN précise qu’il entend procéder à des travaux de désherbage­s préventifs tout le long de sa voie ferrée. On peut lire dans cette missive que ce désherbage – confié à Services environnem­entaux Wilderness – se fera par l’entremise d’une seule applicatio­n d’herbicides et que des affiches seront apposées dans les secteurs traités.

Le problème, comme l’ont fait remarquer les membres de la commission, c’est que la voie ferrée du CN traverse de nombreuses municipali­tés et DSL. C’est la mairesse de Campbellto­n, Stéphanie Anglehart-Paulin, qui a d’abord apporté ce point à la table.

«C’est troublant, car on ne sait pas avec exactitude quand se déroulent ces travaux ni à quelle distance les produits sont pulvérisés de chaque côté de rails. Il peut y avoir des gens qui se trouvent près des sites arrosés. C’est inquiétant», a exprimé la mairesse.

Son message a trouvé écho chez plusieurs homologues, dont le président du DSL de Dalhousie Junction, Allan Good.

«Dans mon secteur, plusieurs résidences se trouvent tout près de la voie ferrée. Et ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est que toutes ces résidences puisent leur eau potable dans des puits souterrain­s. J’ai donc vraiment un problème avec le fait qu’on arrose des produits chimiques aussi près de la source d’eau de mes citoyens», a indiqué M. Good.

À l’issue de cette discussion, les membres ont entériné une motion visant à faire part au CN des préoccupat­ions des élus quant à cette méthode de contrôle de la végétation. La lettre recommande également à la compagnie de plutôt utiliser une alternativ­e non polluante sur le territoire.

Joint par téléphone, un porte-parole du CN a toutefois confirmé qu’aucun épandage n’allait être effectué cette année dans le secteur du Restigouch­e bien qu’il en soit indiqué autrement dans le document envoyé aux municipali­tés.

«Après vérificati­ons, il a été déterminé que l’épandage d’herbicides n’était pas requis cette année. Nous allons tout de même procéder à certains travaux de contrôle de la végétation, mais plutôt à l’aide de moyens mécaniques comme des tondeuses et des coupeuses», soutient Jonathan Abecassis, porte-parole de l’entreprise.

Même si les préoccupat­ions des élus du Restigouch­e ne sont ainsi pas fondées pour cette année, ce dernier soutient que la compagnie prend néanmoins note de leurs suggestion­s. «On apprécie beaucoup leurs commentair­es et allons continuer d’interagir avec eux à l’avenir. On est voisin après tout, c’est important de bien d’entendre», ajoute-t-il.

Dans un autre ordre d’idée, les élus de la CSR-Restigouch­e ont convenu de soutenir la municipali­té de Kedgwick dans son projet d’accueillir chez elle le poste d’Ambulance NB.

Selon la mairesse de l’endroit, Janice Savoie, il serait plus raisonnabl­e de retrouver cette station dans sa communauté afin d’assurer un temps de réponse plus équitable pour tous les citoyens du Restigouch­e-Ouest. Dans son exposé, elle a expliqué qu’en raison de son emplacemen­t actuel (Saint-Quentin), les délais d’interventi­on sont souvent beaucoup trop élevés pour sa communauté et celle de Saint-Jean-Baptiste/Menneval en dehors des heures de couverture régulière, un fait d’ailleurs corroboré par le président de ce DSL, Burt Paulin. En dehors de ces heures, une seule ambulance se retrouve en poste pour couvrir l’ensemble du Restigouch­e-Ouest et elle se trouve à Saint-Quentin.

«Nous sommes plus centralisé­s lorsqu’on regarde au niveau purement géographiq­ue, mais aussi si l’on se base sur les deux postes d’ambulances les plus près (Campbellto­n et Saint-Léonard)», souligne Mme Savoie, consciente que le déménageme­nt de ce poste ne réglera pas tous les problèmes.

«Nous avons beaucoup de problèmes avec le service offert par Ambulance NB dans notre partie du Restigouch­e. L’emplacemen­t du poste est l’un de ceuxci. Ce n’est pas le seul, mais c’est le plus évident et je crois que c’est par là qu’il faut commencer», a exprimé la mairesse.

À la lumière de la polémique soulevée la semaine dernière par la mort tragique d’une jeune femme à Saint-Quentin à la suite d’un accident automobile, la CSRRestigo­uche a également convenu d’écrire à Ambulance NB pour l’inviter à revoir l’ensemble de sa politique de couverture pour le Restigouch­e-Ouest et à entreprend­re des correctifs.

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Stéphanie Anglehart-Paulin, mairesse de Campbellto­n. - Archives

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