Acadie Nouvelle

L’ACADIE PLEURE DENIS RICHARD

- Anne-Marie Provost anne-marie.provost@acadienouv­elle.com Avec la collaborat­ion du journalist­e Pascal Raiche-Nogue.

Nombreux sont ceux et celles qui ont partagé leur tristesse à la suite du décès du chanteur Denis Richard.

En entrevue téléphoniq­ue, son agente et proche collaborat­rice, Carol Doucet, a fait l’éloge de ce créateur qui a laissé sa marque sur la culture acadienne.

«C’est sûr que Denis est un des plus grands artistes acadiens. Tout le monde va te dire la même chose. C’est vraiment l’un de nos plus grands auteurs-compositeu­rs. Il avait encore plein de choses à faire. Cinquante-cinq ans, c’est vraiment trop tôt pour partir. Sa musique va continuer, c’est sûr.»

Son grand ami et complice depuis de nombreuses années, Danny Boudreau, abonde dans le même sens.

«Je pleure un ami, un frère. Je pense que l’Acadie au complet va pleurer. Pour moi, le plus grand auteurcomp­ositeur que l’Acadie a connu, c’est Denis Richard, sans aucun doute.»

Danny Boudreau affirme qu’il laisse un héritage considérab­le derrière lui. «Je pense que son legs est grand. Même si Denis Richard n’a pas fait beaucoup d’albums, c’était un artiste sans compromis. C’était un artiste qui a toujours fait ce qu’il voulait faire sans se soucier de ce que les autres en pensaient. C’était important pour lui d’être intègre.»

Il se dit cependant un peu soufflé par son départ, puisqu’il était l’une des personnes les plus résiliente­s qu’il connaissai­t.

«Même dans les derniers temps quand j’allais le voir. Il y a une journée où je suis allé, il ne parlait pas. Et le lendemain au palliatif, il était assis sur le bord de son lit et il me parlait comme on se parle. Je m’étais dit “il va sortir le démon”.»

Éric Thériault a bien connu Denis Richard. L’artiste néo-brunswicko­is avait la gorge nouée par l’émotion en lui rendant hommage.

«Aujourd’hui on le perd, mais on ne le perd pas. Denis est toujours là à travers sa musique et sa poésie», dit-il.

«Il disait toujours oui, il donnait de son temps. C’était la cause qui comptait», ajoutet-il.

Celui qui s’est déjà produit en spectacle avec Denis Richard a conservé plusieurs pièces inédites chez lui.

«J’étais en quelque sorte son archiviste. J’ai des chansons que personne ne connaît. Je m’engage à les partager avec vous autres un jour», dit-il.

Diane Losier, qui faisait partie de la garde rapprochée du défunt, pleure la mort d’un homme qui «avait ce que les grands possèdent».

«C’était un beau cheval fougueux, il était spontané mais aussi très réfléchi», lance-t-elle.

La comédienne retient de lui sa soif de partager avec les autres son regard sur la vie.

Elle espère que sa mort fera découvrir son oeuvre à plus de gens, particuliè­rement chez les plus jeunes.

Zachary Richard est bouleversé par la mort de Denis Richard, qu’il connaît depuis 25 ans et avec qui il a coécrit des chansons.

«Nous avons perdu une grande lumière… Un poète, un chanteur, un ami, un frère. Il va me manquer beaucoup», laisse-t-il tomber.

Il souhaite que les Acadiens retiennent de Denis Richard son attitude positive et son sens de l’humour.

«Il était assez coquin et toutes les séances d’écriture que j’ai faites avec lui, c’était toujours avec énormément de plaisir. C’était quelqu’un de très généreux et de souriant. C’est le souvenir de son sourire que j’aimerais qu’on retienne», dit-il.

En Denis Richard, l’Acadie a non seulement perdu un de ses artistes les plus talentueux, mais aussi une âme très charitable.

Le musicien agissait en effet comme coprésiden­t provincial de la campagne de l’Arbre de l’espoir depuis 2016.

«Denis a été, pour de nombreuses personnes, une véritable source d’inspiratio­n», a indiqué le vice-président du Cabinet provincial de la campagne de l’Arbre de l’espoir, Claude Paré.

«Pendant plusieurs années, il a vécu la maladie de près et malgré ce combat, il n’a jamais hésité à donner un coup de main à la campagne de l’Arbre de l’espoir. Il n’a peut-être été coprésiden­t que pour une seule campagne, mais il a laissé sa marque, par ses témoignage­s touchants, ses paroles encouragea­ntes, et son message d’espoir.»

Au cours de l’automne 2016, Denis Richard a participé à de nombreuses activités liées à la campagne de l’Arbre de l’espoir. Il a livré plusieurs témoignage­s, et c’est avec honnêteté et générosité qu’il a partagé avec le public les hauts et les bas de son combat contre le cancer.

«Nous savions que Denis ferait un excellent travail à la tête de la campagne, aux côtés de Robert Maillet, mais il nous en a donné encore plus que ce à quoi on s’attendait», explique Jacques B. LeBlanc, PDG de la Fondation CHU Dumont.

«Je pense que ça décrit bien qui était Denis Richard: quand il s’investissa­it dans quelque chose, il se donnait à fond pour réussir et pour atteindre les objectifs fixés. Malgré son propre combat contre le cancer, Denis était toujours prêt à prendre la parole afin d’inspirer les gens. Il voulait leur donner de l’espoir dans leur lutte contre la maladie. La contributi­on de Denis à la campagne de l’Arbre de l’espoir a été immense. Notre équipe a été marquée par son passage à l’Arbre de l’espoir, et sa contributi­on ne sera jamais oubliée.»

La mort de Denis Richard a fait réagir dans la sphère politique. «Un grand musicien et parolier nous a quitté. Sincères condoléanc­es à sa famille et à ses proches.», a écrit sur Twitter Mélanie Joly, ministre fédérale du Patrimoine canadien.

Le Village de Petit-Rocher, d’où provient le musicien, a aussi réagi sur Facebook. On dit recevoir la nouvelle avec une grande tristesse. «Repose en paix, au pied d’une roche à PetitRoche­r», est-il écrit.

«C’est un univers qui part et Denis avait un univers riche et profond.»

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 ??  ?? Denis Richard et Robert Maillet en 2016, lors de la campagne de l’Arbre de l’espoir. - Archives
Denis Richard et Robert Maillet en 2016, lors de la campagne de l’Arbre de l’espoir. - Archives
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Denis Richard dans le rôle d’Euclide Saint-Coeur, en 1998. Laurie ou la viede galerie a été jouée devant plus de 10 000 spectateur­s. - Archives

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