HARVEY: IMPACT À VENIR SUR LE PRIX DE L’ESSENCE
Les ravages de l’ouragan Harvey au Texas pourraient provoquer une importante hausse du prix de l’essence au Nouveau-Brunswick. Un ouragan comparable en 2008, Ike, avait causé une hausse de 12 à 13 cents le litre au Canada.
L’analyste en chef de Gasbuddy, Dan McTeague, prévoit une hausse de cinq cents le litre d’ici jeudi matin au NouveauBrunswick. La hausse pourrait arriver aussi tôt que mercredi matin, si la clause d’interruption de la Commission de l’énergie et des services publics (CESP) entre en vigueur.
D’ici là, le prix maximum de l’essence ordinaire libre-service est de 109,9 cents le litre dans la province.
M. McTeague explique que les inondations associées à l’ouragan Harvey ont forcé la fermeture «plus longue que prévu» des raffineries du Texas.
«(Cela) provoquera probablement une hausse importante des prix à la pompe à travers l’Amérique du Nord au cours des prochaines semaines. Puisqu’une portion de la production totale de l’essence aux États-Unis est en panne en raison de l’ouragan, les Canadiens peuvent s’attendre à une hausse à compter de mercredi.»
La Commission de l’énergie et des services publics (CESP) du Nouveau-Brunswick établit de nouveaux prix maximums des prix des produits pétroliers chaque jeudi à 0h01. Elle peut cependant l’ajuster plus tôt que prévu si le prix du marché au port de New York fluctue de 6 cents le litre ou plus en une seule journée.
Dave Young, de la CESP, affirme que la commission vérifie le prix de l’essence à New York chaque jour au moment de la fermeture des marchés. S’il a changé de plus de six cents le litre par rapport à la journée précédente, la CESP envoie une alerte aux détaillants d’essence le lendemain matin. Les stations-service ajustent alors leur prix la journée suivante, ce qui pourrait impliquer une hausse des prix mercredi.
Sans parler directement à la situation actuelle des marchés, M. Young confirme que «des ouragans du passé ont causé des interruptions. Ces choses-là arrivent. Quand il y a eu des interruptions par le passé, ça a été relié à des ouragans.»
La dernière fois que la clause d’interruption a été déclenchée est en avril 2015, par rapport au prix du carburant diesel à ultra faible teneur en soufre.
En 2008, l’ouragan Ike - un ouragan de catégorie 2 - avait provoqué la fermeture temporaire de plusieurs raffineries dans les États côtiers du golfe du Mexique. Le tout avait entraîné une hausse soudaine de 12 à 13 cents des prix à la pompe au Canada. L’ouragan Harvey est un ouragan de catégorie 4, soit de force plus puissante qu’Ike.
En 2005, la dévastation de l’ouragan Katrina avait provoqué d’importantes hausses au prix de l’essence aux quatre coins du continent. L’Acadie Nouvelle rapportait que le prix de l’essence avait grimpé de 1,06$ le litre à 1,19$ le litre en une seule journée à Edmundston, alors qu’il atteignait 1,29$ ailleurs dans la province. À l’époque, il n’y avait pas de prix maximum sur l’essence réglementé par la CESP.
Les eaux des inondations ont atteint le toit de certaines résidences dans la région de Houston, lundi, et les appels à l’aide pouvaient être entendus partout dans la quatrième plus grande ville des États-Unis, qui se préparait à recevoir d’autres précipitations. Associated Press
Après le passage destructeur de l’ouragan Harvey – devenu depuis une tempête tropicale –, la ville de Houston demeurait largement paralysée et les prochains jours s’annoncent encore difficiles. Alors que plus de 50 centimètres de pluie sont attendus à certains endroits, le pire pourrait encore être à venir.
Les véhicules d’urgence étaient presque les seuls sur les routes du centre-ville; ce secteur normalement très occupé était pratiquement désert, lundi. Plusieurs feux de circulation ne fonctionnaient pas et des commerces étaient fermés.
Ailleurs, l’eau débordait de deux réservoirs surchargés par la tempête et les autorités tentaient d’atténuer la pression sur des barrages qui étaient à risque de céder, ce qui pourrait inonder des milliers de maisons.
Harvey, qui a touché terre tard vendredi alors qu’il était un ouragan de catégorie 4, est demeuré dans le secteur après être devenu une tempête tropicale, provoquant de fortes pluies et des inondations qui ont fait des ravages à Houston, dimanche. Ces inondations ont poussé des milliers de personnes à se réfugier sur le toit de leur résidence, multipliant les appels à l’aide aux secouristes débordés, qui peinaient à suffire à la demande.
Le directeur de l’agence fédérale de gestion des urgences (FEMA), Brock Long, a déclaré en conférence de presse, lundi, que 50 comtés du Texas avaient été touchés par les inondations, et que des précipitations très importantes étaient aussi attendues dans le sudouest de la Louisiane.
La tempête a fait au moins deux morts jusqu’à maintenant, selon les autorités. Une chaîne de télévision de Houston a rapporté lundi que six membres d’une même famille se seraient noyés lorsque la fourgonnette dans laquelle ils se trouvaient a été emportée par les eaux.
La Croix-Rouge a rapidement mis en place un lieu d’hébergement au centre des congrès George R. Brown, qui avait également servi aux sinistrés de l’ouragan Katrina en 2005. Lundi matin, le centre avait atteint la moitié de sa capacité, selon l’organisme.
Les résidants vivant près des réservoirs Addicks et Barker, conçus pour empêcher l’inondation du centre-ville, ont été prévenus dimanche qu’une ouverture contrôlée des vannes des deux réservoirs allait provoquer d’autres inondations dans les rues et que l’eau pouvait s’infiltrer jusque dans les maisons. Les niveaux d’eau élevés et les précipitations continues mettent de la pression sur les barrages, ce qui rend cette ouverture contrôlée nécessaire.
Jusqu’à 51 centimètres de pluie pourraient tomber dans les prochains jours sur la région, en plus des quelque 76 centimètres qui se sont déjà accumulés à certains endroits, selon le directeur du Service météorologique national, Louis Uccellini.
Le président Donald Trump et sa femme Melania sont attendus au Texas mardi.