Allardville: un couple a besoin de fonds pour déménager une maison qu’il a reçue gratuitement
Paul et Hélène Morais d’Allardville se sont vus offrir une maison gratuitement, en juin. Elle doit être déménagée de son emplacement à Bathurst à leurs frais. Le hic, c’est qu’il leur manque des fonds pour couvrir toutes les dépenses de relocalisation.
Tout a commencé lorsque Pierre Basque, un agent immobilier qui habite à Moncton, a affiché sur Facebook qu’il donnait une résidence, située près de l’hôpital de Bathurst, afin de libérer le terrain sur lequel il veut bâtir des logements.
La seule condition était que les coûts de déménagement soient à la charge des nouveaux propriétaires.
L’annonce a capté l’attention d’une des filles d’Hélène et de Paul Morais, qui a convaincu sa mère de contacter M. Basque, originaire lui aussi d’Allardville.
La résidence du couple date de l’époque de la fondation de cette communauté, au début des années 1930, et elle tombe en ruines.
M. Basque a rapidement été convaincu que c’est ce couple qui méritait la demeure qui a plus d’une trentaine d’années. Hélène et Paul Morais ont donc entrepris des démarches pour obtenir du financement.
La tâche de déménager la maison est toutefois plus compliquée qu’elle en a l’air. Il faut tout d’abord transporter la maison jusqu’à Allardville, démolir l’ancienne et bâtir des fondations pour la nouvelle demeure.
Les évaluations obtenues s’élèvent à 40 000$, sans compter d’autres travaux qui n’ont pas été comptabilisés.
«La banque peut nous prêter 80% de ce montant, mais ça nous prendrait au moins 10 000$ de plus», explique Hélène Morais.
Mme Morais et son conjoint ont déjà investi 1000$ pour accueillir ce qu’il croyait être rapidement leur nouveau foyer et ont même commencé à trier leurs effets personnels.
Paul Morais se demande si c’est leur âge – 77 ans pour lui et 74 pour sa conjointe – qui représente un obstacle.
Pourtant ils ont tant besoin d’un nouveau toit. Littéralement puisque la toiture coule. L’eau s’infiltre donc dans presque toutes les pièces quand il pleut.
«Nous sommes obligés de mettre un plastique au plafond du salon pour que l’eau se ramasse dedans. Nous avions pensé réparer la toiture, mais il y a beaucoup d’autres réparations à faire. Nous n’aurons pas le choix de rester là et d’au moins changer la couverture si nous ne pouvons pas avoir tout le prêt», fait remarquer Paul Morais.
Encore très autonomes, ils n’envisagent pas de quitter Allardville, encore moins d’aller vivre dans un foyer de soins.
«Je n’irai pas dans un foyer. Tu vas là et un an ou deux après, tu crèves parce que tu ne bouges pas. Au moins ici, on peut bouger, travailler dehors, faire un jardin. L’hiver, c’est le pelletage. Ça fait des exercices», souligne Mme Morais.
«L’âge est là, mais nous faisons attention à notre santé. Nous mangeons des fruits et des légumes», renchérit son conjoint.
Durant l’hiver, il leur en coûte 700$ par mois pour se chauffer. Les Morais n’ont toutefois pas encore perdu espoir de profiter de ce qu’ils appellent un cadeau du ciel. Ils aimeraient tant pouvoir récupérer cette maison, ne serait-ce que pour accueillir à leur aise leurs cinq enfants, onze petits-enfants et deux arrières-petits-enfants.
Le temps presse cependant puisque Pierre Basque prévoit commencer sous peu son projet d’appartements. Il trouve malheureux que le couple rencontre des difficultés pour avoir un nouveau logis. Si ça ne va pas de l’avant, il s’engage à lui rembourser les paiements effectués.