CANNABIS: UN ÉCRAN DE FUMÉE
Le rapport du comité spécial de l’Assemblée législative sur le cannabis provoque de la dissension entre ses membres et incite l’opposition officielle à présenter son propre rapport.
Les élus progressistes-conservateurs qui faisaient partie du comité de huit députés sont insatisfaits du contenu du rapport qui a été rendu public vendredi.
Le document de 16 pages résume les propos recueillis par le comité lors des consultations publiques qui ont eu lieu cet été sans émettre de recommandations.
Sur la question du modèle de vente, le comité souligne que «bon nombre de participants» sont en faveur d’un réseau de détaillants privés alors que «des personnes» préfèrent l’idée de créer «une société de la Couronne gérée par Alcool NB.»
Le Groupe de travail provincial interministériel sur la légalisation du cannabis proposait également la création d’une société de la Couronne dirigée par Alcool NB dans son rapport préliminaire.
Le Parti progressiste-conservateur veut quant à lui confier la vente du cannabis au secteur privé pour éviter à la province de débourser des dizaines de millions dollars pour la création d’un réseau de distribution étatique.
«Il n’y a pas un endroit dans le monde qui a choisi un modèle public pour vendre du cannabis», affirme le député Ross Wetmore.
«On risque de s’exposer à des dépenses de 100 millions $ pour créer un modèle public.»
Fredericton devrait plutôt se contenter de taxer des «dispensaires privés réglementés avec des permis», dit-il.
Le président du comité spécial sur le cannabis, le député libéral Benoit Bourque, a répété vendredi que le comité n’avait pas pour mandat d’émettre des recommandations.
Selon M. Bourque, «une majorité claire de Néo-Brunswickois semblent appuyer» l’âge légal pour la consommation à 19 ans ainsi que la création d’une société de la Couronne.
«Le gouvernement a clairement indiqué qu’il allait prendre ce rapport en considération. Que va-t-il choisir et que va-t-il mettre de côté, ce n’est pas à moi de le dire», indique M. Bourque.
Fredericton devrait déposer plusieurs projets de loi en ce sens cet automne afin d’être prêt pour la légalisation du cannabis
«Nous n’avions pas le pouvoir de faire des recommandations. Notre mandat c’était de consulter la population et de résumer ce qu’elle avait à dire.»
décrétée par Ottawa à partir du 1er juillet 2018.
L’opposition officielle est cependant d’avis que le Nouveau-Brunswick devrait demander au fédéral de reporter la légalisation pour donner davantage de temps à la province de se séparer.
Il s’agira d’ailleurs de l’une des recommandations contenues dans son propre rapport qu’elle compte présenter au public la semaine prochaine.
«Nous n’étions pas d’accord avec le mandat du comité. Nous aurions aimé pouvoir faire des recommandations aux gouvernements», explique Ross Wetmore.
Le rapport des progressistes-conservateurs abordera notamment la question de la prévention chez les jeunes, de la recherche, des règles du travail et du rôle des forces de l’ordre.