Une nouvelle microbrasserie voit le jour dans la Péninsule
«C’est facile de brasser de la bière. Ça l’est beaucoup moins quand il s’agit de brasser une bonne bière!» Trois amis de Bertrand et de Caraquet se lancent dans l’aventure de la microbrasserie. Ils planifient leurs premières ventes pour le printemps.
Le marché des microbrasseries est en pleine expansion au Nouveau-Brunswick. La Beckwith Road Brewing Company a commencé sa production cette année, à Moncton. Elle est dirigée par deux cousins, Mark et Mitch Symes.
Dans la Péninsule acadienne, deux acteurs occupent le terrain. Depuis plusieurs années, la Distillerie Fils du Roy, à Petit-Paquetville, commercialise différentes cuvées. À Tracadie, Les Brasseux d’la Côte ont vu le jour il y a quelques mois.
En 2018, le Nord-Est comptera un nouveau joueur. Yves Godin, Joël Thibodeau et Maxime Hébert, trois amis et collègues de travail, ont officialisé, jeudi, l’ouverture prochaine de Brasserie Rétro Brewing Inc.
La microbrasserie sera implantée à Bertrand, près de Caraquet, dans un bâtiment situé à l’entrée du Motel Camping Colibri.
«On envisage d’aménager notre local cet automne», annonce Yves Godin, par ailleurs président de l’OktoberFest des Acadiens – la manifestation a débuté vendredi soir et se poursuit jusqu’à dimanche.
«Nos premières brassées devraient être vendues au printemps», ajoute Joël Thibodeau.
Le trio a l’intention de développer trois types de bières: une IPA (bière houblonnée et amère), une ale ambrée et une bière légère, plus entrée de gamme pour les non-connaisseurs, claire et pétillante.
«On a aussi l’intention de lancer des éditions limitées pour souligner certaines occasions spéciales», précise Maxime Hébert.
Selon les plans des trois compères, leur microbrasserie sera accessible à l’année. Ils visent une production moyenne de 200 litres par semaine.
«Nos bières seront disponibles sous forme de cannettes de 473 ml et de barils pour les restaurants de la région», détaille Joël Thibodeau.
Certains établissements se sont déjà déclarés intéressés. La bande s’attend à devoir faire des ajustements.
«C’est sûr que pendant la saison touristique estivale, l’achalandage n’est pas le même qu’en hiver. Il faudra s’adapter», a conscience Yves Godin.
Pour l’heure, lui et ses amis entreprennent les démarches pour obtenir les permis nécessaires. Dans le même temps, ils peaufinent leurs recettes.
«On joue sur les goûts. Le goût, c’est notre priorité. On tient compte d’autres facteurs aussi, comme la couleur, la texture et l’équilibre des textures», indique Joël Thibodeau.
Tous les trois ne se lancent pas dans l’aventure à l’aveugle.
«On brassait chacun de notre côté pour notre consommation personnelle, confie Maxime Hébert. On est des amateurs de bières. Moi par exemple, j’ai voulu comprendre les procédés de fabrication. C’est ce qui m’a poussé à m’acheter de l’équipement et à essayer.»
Brasserie Rétro Brewing Inc. n’a pas pour vocation de devenir une grande entreprise.
«Nous n’avons pas d’ambitions démesurées. On veut avant tout partager notre passion pour la bière, rien de plus», précise Yves Godin.
Dans les Maritimes, les bières artisanales ou de microbrasserie représentent seulement 3,8% à 5% des ventes générales. Mais elles sont de plus en plus prisées par les consommateurs, assoiffés de saveurs locales.
UN PLUS POUR LE TOURISME
Quand les fondateurs de la prochaine microbrasserie de Bertrand ont approché les propriétaires du Motel Camping Colibri pour s’installer sur leur site, ces derniers ont tout de suite dit oui.
«On a vu le potentiel que ça allait représenter pour nous. C’est un service additionnel que nous allons offrir à nos clients», commente Lise Thériault.
Elle et son compagnon, Marco Plourde, sont aux commandes de l’établissement depuis trois ans. Saison après saison, ils observent l’engouement des touristes pour les produits locaux.
Ils sont persuadés que la microbrasserie ravira leurs clients, en particulier ceux en provenance de la Belle Province.
«Les Québécois constituent la moitié de notre clientèle. Ils ne s’imaginent pas en venant que l’accès à l’alcool est différent comparé à chez eux, avec leurs dépanneurs. Et ils se retrouvent bien souvent limités. Cette microbrasserie comblera en partie un manque.»