Deux autobus scolaires électriques prendront la route
Pour la première fois, des élèves néobrunswickois pourront se rendre à l’école en véhicule électrique. Le gouvernement provincial vient de faire l’acquisition de deux autobus électriques et compte élargir sa flotte. Simon Delattre
Ces véhicules seront mis en service la semaine prochaine dans la région de Moncton. L’un desservira le District scolaire anglophone Est et l’autre, le District scolaire francophone Sud.
Ces modèles eLion sont conçus par l’entreprise québécoise Lion, l’un des rares manufacturiers en Amérique du Nord à fabriquer des autobus scolaires électriques.
Les véhicules disposent d’une autonomie allant de 100 km à 150 km. Un écran tactile affiche en temps réel le niveau des batteries et permet d’effectuer un diagnostic.
«J’ai parlé à un chauffeur au Québec qui faisait un trajet d’une heure et 15 minutes. Il revenait généralement avec les trois quarts de sa batterie encore pleine», avance Roland Gallant, coordinateur des services régionaux du ministère des Transports et de l’Infrastructure.
Deux bornes de recharge de niveaux 2 ont été installées dans le terminal d’autobus de Moncton sur la rue Toombs. Il faut compter entre quatre et six heures pour recharger les batteries.
Le prix de l’autobus est d’environ 305 000$ alors qu’un autobus conventionnel au diesel coûte en moyenne 115 000$. Cependant, le coût pour l’alimenter en électricité est trois fois moins élevé que s’il fonctionnait au carburant.
«Il a aussi besoin de moins d’entretien. Il n’y a pas de filtre à remplacer, pas de changement d’huile à faire», note Terry Wilkins, directrice de la gestion des véhicules.
«C’est un domaine qui évolue vite. D’ici deux ou trois ans, l’autonomie des batteries sera plus grande et le prix des bus aura diminué», ajoute-t-elle.
Autre différence importante: ces véhicules sont silencieux. Pour prévenir les accidents, l’autobus joue la même mélodie que le métro de Montréal.
Le gouvernement envisage l’achat de 10 à 15 nouveaux véhicules de ce genre chaque année. Pour le moment, aucune cible précise n’a été fixée concernant l’électrification de la flotte d’autobus.
«Nous avons tout à fait l’intention d’augmenter l’inventaire d’autobus alimentés à l’électricité», assure Roger Melanson, président du Conseil du Trésor.
«Notre gouvernement est résolu à lutter contre les changements climatiques en adoptant des technologies vertes. En ajoutant des véhicules électriques à notre parc, nous réduisons nos émissions et notre empreinte carbone.»
Par ailleurs, le ministère des Transports et de l’Infrastructure a fait l’achat de onze Chevrolet Volt destinés aux fonctionnaires de la province. Ces voitures hybrides rechargeables devraient être livrées au début de l’année prochaine.
Environ 70 autobus eLion roulent déjà sur les routes du Québec. L’entreprise a également vendu ses véhicules en Ontario, en Alberta, en Californie et dans l’État de New York.
Le bus du District scolaire francophone Sud desservira les écoles Carrefour de l’Acadie, Mathieu-Martin et Sainte-Thérèse.
«Je pense que nos enfants, qui prennent au sérieux l’environnement, seront fiers de prendre ces autobus, souligne M. Melanson. Le fait de se déplacer tous les jours en autobus électrique les incitera, espérons-le, à adopter des mesures écologiques à la maison également.»