Une imposante colonie de phoques au large de Kouchibouguac
Seul sur son kayak au milieu de la mer, Judson Cassidy visite un troupeau de 300 à 400 phoques, près des dunes au large de Kouchibouguac.
Le troupeau est un secret bien gardé par cet amateur de plein air de Grande-Digue. Une ou deux fois par année, il quitte le port de Cap-Saint-Louis et pagaie environ 1h30 afin de visiter la population de mammifères marins locale. Chaque fois, le trajet vaut la peine. «Où d’autre peux-tu aller dans la province, ou ailleurs dans les Provinces atlantiques, et voir 300 à 400 phoques de cette taille? Il n’y a rien de plus beau que de voir ces phoques-là dans leur environnement.»
«J’essaie de ne pas trop les déranger. Ils ont plus peur de nous que nous avons peur d’eux. Je longe le troupeau, et à un moment donné ils s’approchent parce qu’ils sont curieux.»
C’est pendant un de ces moments, où les phoques ont approché M. Cassidy, qu’il a pris des photos et une vidéo du troupeau. Il les a partagées sur sa page Facebook.
Outre M. Cassidy, les phoques reçoivent la visite de pêcheurs, de bateaux de plaisance et de canots voyageurs des visiteurs du parc national Kouchibouguac, une activité de plus en plus populaire.
«En 2017, nous avons vu une augmentation de 208% du nombre de participants à cette sortie d’interprétation comparée avec l’année 2016. Cette augmentation s’explique par la popularité croissante du programme ainsi que du beau temps qui ont permis plus de sorties», mentionne Roxane Richard, porte-parole du parc national.
La population de phoque gris de l’Est canadien a explosé au cours des 50 dernières années, passant de moins de 10 000 à 394 000 individus. Dans le golfe du Saint-Laurent uniquement, ils sont passés de 5000 à 98 000.
Les employés du parc Kouchibouguac ne tiennent pas de compte du nombre de phoques dans le secteur. Selon leurs observations au cours des dernières années, la taille du troupeau est relativement stable.
Depuis l’imposition d’un embargo sur les produits du phoque en Europe en 2010, de plus en plus de pêcheurs expriment des craintes par rapport à ce qu’ils perçoivent comme une surpopulation du phoque.
«Les pêcheurs ne sont pas trop fous des phoques, puisqu’ils mangent beaucoup de poisson», résume M. Cassidy.
Selon le ministère des Pêches et des Océans, un seul phoque peut consommer deux tonnes de proies par année, et il est un obstacle important au rétablissement des stocks de morue. Ce poisson peut composer jusqu’à la moitié du régime alimentaire de la bête qui peut peser jusqu’à 700 livres.