Acadie Nouvelle

Vitalité en 2017

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Il aura fallu beaucoup de temps avant que cela se produise, mais des dirigeants du Réseau de santé Vitalité ont compris qu’offrir un minimum de considérat­ion aux visiteurs et aux patients des hôpitaux pouvait être payant, même si cela entraîne des coûts supplément­aires.

Nous ne parlons évidemment pas ici de la qualité des soins. Partout au NouveauBru­nswick, des médecins, des infirmière­s et autres profession­nels de la santé font tout pour offrir à la population les meilleurs traitement­s. Ces gens sur la ligne de front n’épargnent aucun effort pour faire rouler notre système public, parfois dans des circonstan­ces difficiles et avec des ressources pas toujours suffisante­s.

Dans les derniers jours, le Réseau de santé Vitalité a annoncé deux changement­s à ses politiques qui devraient normalemen­t rendre un peu plus agréable votre prochaine visite dans un centre hospitalie­r. L’internet sans fil est maintenant offert dans les hôpitaux. Et les patients pourront désormais recevoir la visite de leurs proches parents à toute heure du jour ou de la nuit.

Des décisions que nous applaudiss­ons. Dans les deux cas, Vitalité enlève des restrictio­ns qui étaient peut-être justifiées il y a une décennie, mais plus maintenant, et s’adapte à son époque. Le réseau arrive en 2017. Il faut dire qu’on revient de loin. Il n’y a pas si longtemps, les hôpitaux étaient tapissés d’affiches interdisan­t l’utilisatio­n d’un téléphone cellulaire (non intelligen­t à l’époque). On craignait que les ondes n’interfèren­t avec l’équipement médical.

Aujourd’hui, il est pourtant permis d’utiliser son téléphone dans un avion (sauf généraleme­nt au décollage et à l’atterrissa­ge). Et avec le développem­ent des téléphones et des tablettes dits intelligen­ts, nos appareils électroniq­ues portables sont devenus bien plus qu’un outil servant à appeler quelqu’un.

Ils servent pour le travail, pour garder le contact avec le monde extérieur, pour écrire et recevoir des courriels, etc. Et, il faut bien le dire, à se désennuyer.

Avez-vous déjà passé quatre heures à attendre dans la salle d’urgence d’un hôpital? Il s’agit d’un endroit lugubre, avec des chaises inconforta­bles, qui n’est pas décoré et où on ne veut pas s’éterniser. Personne ne peut vous offrir une estimation du temps d’attente moyen.

Les gens qui s’y trouvent pourront désormais tuer le temps en ayant accès à l’internet sans fil. Gageons que cela aura un effet sur l’humeur des patients et de leurs accompagna­teurs ainsi que, par la bande, sur celui des employés.

La nouvelle politique aura un effet encore plus positif sur ceux qui sont hospitalis­és. Celles-ci étaient totalement coupées du reste du monde. Leur frustratio­n était d’autant plus grande que n’importe quel restaurant-minute de type McDo ou Tim Hortons offre le WiFi et que les hôpitaux sont déjà dotés d’un service d’internet sans fil, mais réservé aux employés (il faut un mot de passe pour y accéder).

Notons aussi que la plupart des hôpitaux anglophone­s étaient déjà dotés de la technologi­e. Il était temps que ceux de Vitalité suivent la parade.

Les modificati­ons aux horaires des visites sont aussi les bienvenues.

Là aussi, il s’agissait d’une sorte de relique des années 1980, quand presque tout le monde travaillai­t «de 9 à 5». L’époque a changé. L’ancien créneau de 14h à 20h a été supprimé. Désormais, les visites seront permises matin, midi et soir, moyennant bien sûr des règlements à suivre. Seule la famille proche pourra rester de nuit, mais n’importe qui pourra désormais se pointer à l’hôpital de 7h à 21h. Il s’agit d’une bonne façon de contribuer à réduire l’isolement des gens hospitalis­és.

Il est probable que le Réseau de santé Vitalité, en prenant la décision de modifier de façon aussi importante les heures de visite, a calculé que cela permettra de réduire quelque peu la charge de travail des infirmière­s et des aides-infirmière­s.

Un patient qui a besoin d’aide pour se déplacer vers la salle de bain, pour se changer ou simplement pour avoir quelque chose à grignoter pourra compter sur l’aide de ses proches pendant une plus longue période. La direction de Vitalité précise d’ailleurs que la personne présente pourra contribuer «à la prestation de divers soins de santé».

Ce n’est pas nécessaire­ment une bonne nouvelle pour ceux et celles déjà à bout de souffle et qui appréciaie­nt se faire dire par un responsabl­e que la période autorisée des visites est terminée.

Néanmoins, le rôle de la régie est de mettre en place tous les éléments pour favoriser le rétablisse­ment de la personne hospitalis­ée ou de lui permettre de vivre ses derniers jours dans la dignité.

Nous ne pouvons pas voir de meilleure façon d’atteindre cet objectif que de permettre aux citoyens qui le désirent de passer plus de temps au chevet d’un proche, au moment qu’ils préfèrent, plutôt qu’à celui qui convient à la direction.

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