Acadie Nouvelle

C’EST LA RENTRÉE

- Pascal Raiche-Nogue pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com

Il n’y a pas que les élèves qui prendront le chemin de l’école avec des papillons dans l’estomac cette semaine. Les enseignant­s aussi attendent ce grand jour avec impatience, comme l’explique Liette Desjardins. Nous sommes allés jaser avec elle alors qu’elle préparait sa rentrée.

C’est le calme avant la tempête à l’école Anna-Malenfant de Dieppe, jeudi en avantmidi. Mardi matin, des centaines d’élèves débarquero­nt pour une nouvelle année scolaire et il reste encore quelques travaux à faire.

Un homme installe des bandes jaunes dans les escaliers qui mènent au premier étage. Des enseignant­es marchent rapidement pendant que des concierges installent des moustiquai­res ici et là.

Dans sa classe, Liette Desjardins s’affaire elle aussi à préparer l’arrivée de ses élèves de la quatrième année.

Il n’y a pas grand-chose sur les murs de la classe, mais ce n’est pas parce que «Mme Liette» est à la dernière minute cette année.

«Moi, je suis prête à commencer. Ils peuvent arriver mardi matin. C’est ce à quoi mes murs vont ressembler.»

Elle explique qu’au cours de ses 23 années d’enseigneme­nt, elle est devenue convaincue qu’il est préférable de ne pas couvrir toutes les surfaces d’affiches et de stimuli visuels.

«Il y en a qui font de l’anxiété. Nouvelle Madame, nouveau niveau, l’ami est-il dans ma classe? Il y a déjà assez de choses qui se passent sans se préoccuper de ce que ces affichent sur les murs veulent dire.»

D’ici à la fin de l’année scolaire, en juin, elle affichera tout de même quelques éléments supplément­aires. Des oeuvres d’art de ses élèves, par exemple.

Sa façon de faire les choses en début d’année, elle va prendre la peine de l’expliquer aux parents. Parce que lors de chaque rentrée, certains parents passent le commentair­e que les murs semblent plutôt vides.

«Les parents entrent et me disent “ouf”. Quand je leur explique lors de la réunion de parents en septembre pourquoi je le fais comme ça, ils comprennen­t. Surtout les parents d’enfants qui ont un déficit d’attention.»

UNE SEMAINE QUI N’EST PAS DE TOUT REPOS

Au cours des jours qui précèdent la rentrée, Liette Desjardins et ses collègues doivent s’assurer que leur classe est prête. Ils doivent aussi prendre connaissan­ce des dossiers de leurs élèves.

Allergies, défis d’apprentiss­age, problèmes de santé importants, etc. Tout est consigné dans les fichiers dont elle dispose. Elle ne devrait pas avoir de surprises mardi matin.

«On n’a pas une semaine à embellir nos classes et à décorer. Moi, je priorise mes dossiers. Qui sont mes élèves? Qui a besoin de services? Qui reçoit des services? C’est plus important pour moi que de mettre des affiches sur les murs.»

Entre ces préparatif­s, elle doit aussi assister à diverses réunions. De plus, elle prend habituelle­ment le temps de rencontrer des parents qui souhaitent lui faire part de diverses informatio­ns sur leur enfant.

«Presque chaque année, j’ai un parent à rencontrer. Souvent, les parents dont l’enfant a des allergies ou dont l’enfant a des défis. J’ai déjà des parents qui m’ont dit “mon enfant est dyslexique, je veux juste que tu saches que ceci fonctionne, ceci ne fonctionne pas.”»

Une chose est claire, selon elle; la semaine qui précède la rentrée n’est pas de tout repos pour les enseignant­s. Ils en ont beaucoup sur leur assiette et ils ont hâte d’accueillir leurs élèves.

«Il n’y a pas beaucoup d’enseignant­s qui dorment très bien. Autant que les enfants ont des papillons, les enseignant­es aussi. On accueille des enfants et on veut tellement que ça aille bien, parce qu’on met la table pour l’année. Si on est énervées, c’est ce qu’on dégage. On veut être calmes», dit-elle.

DES CONSEILS AUX PARENTS

Mme Liette, comme l’appellent ses élèves, vivra sa 24e rentrée, mardi. De l’expérience, elle en a à revendre.

Lorsqu’on lui demande si elle a des conseils à donner aux parents afin de faciliter le grand retour à l’école, elle en sort quelques-uns de sa manche.

Tout d’abord; assurez-vous que votre enfant sait où il doit aller à la fin des classes afin d’éviter des pépins, dit-elle. Chaque rentrée, certains élèves ne savent pas quel autobus prendre pour rentrer à la maison.

Et aussi; sachez que votre enfant est entre de bonnes mains, assure-t-elle. «Faites confiance à votre enseignant­e. Elle sait ce qu’elle fait.»

Puis, finalement, elle conseille aux parents de penser à ce qu’ils projettent lors de la rentrée. Si vous craignez que votre enfant n’ait pas gagné le gros lot et qu’il risque de se trouver dans une classe plus difficile, ce n’est pas la meilleure idée de rouspéter devant lui.

L’entrevue tire à sa fin et le temps est venu de sortir des pattes de Liette Desjardins. Elle doit envoyer le courriel annonçant aux parents qu’elle sera l’enseignant­e de leurs enfants cette année.

Et puis il faut aussi qu’elle identifie les casiers de ses élèves. Ses murs ont beau être légèrement garnis, ses protégés devront tout de même savoir où déposer leur boîte à lunch mardi matin.

«Je comprends, je l’ai vécu moi aussi pendant plusieurs années. Je comprends ce que c’est la première journée d’école. Mais que le parent se sente bien fait en sorte que l’enfant va se sentir bien.»

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 ??  ?? Liette Desjardins, une enseignant­e de la 4e année de l’école Anna-Malenfant, à Dieppe, affirme que les enseignant­s ont eux aussi des papillons dans l’estomac à l’approche de la rentrée. - Acadie Nouvelle: Pascal Raiche-Nogue
Liette Desjardins, une enseignant­e de la 4e année de l’école Anna-Malenfant, à Dieppe, affirme que les enseignant­s ont eux aussi des papillons dans l’estomac à l’approche de la rentrée. - Acadie Nouvelle: Pascal Raiche-Nogue

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