Acadie Nouvelle

UN ACADIEN COMPLÈTE L’ULTRA-TRAIL DU MONT-BLANC

«Je me suis dit: ça fait deux ans que tu travailles là-dessus, c’est le rêve de ta vie d’être ici. Envoye, vas-y!»

- stephane.paquette@acadienouv­elle.com @stephanpaq­uette

Daniel LeGresley y a été. Il a franchi le parcours de 171 km en 44h35m24s.

Le jeune homme âgé de 52 ans a surmonté le vent, le froid, la neige, la pluie, la boue, la fatigue et surtout une dénivellat­ion de plus de 10 000 mètres pour devenir le premier Acadien de l’histoire à dompter l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, en France.

Pas moins de 2537 coureurs de 92 pays (dont 17 Canadiens) ont pris le départ de ce parcours qui passe par 10 montagnes de plus de 2000 mètres d’altitude dans les Alpes, à travers la France, l’Italie et la Suisse.

Ils sont 851 à n’avoir jamais pu se rendre jusqu’au bout.

Daniel LeGresley n’y a jamais pensé, mais au 80e km, le doute s’est installé dans son esprit.

«Je venais de voir ce que je venais de passer à travers et je demandais comment j’allais faire pour doubler cet effort-là. À ce moment, on se donne un coup de pied dans le derrière et on regarde la prochaine étape», raconte-t-il.

«Il faut regarder étape par étape, parce que si on pense aux 10 000 mètres (de dénivellat­ion), c’est épeurant. J’essaie de ne pas penser à la totalité de la course. Je me concentre sur les étapes. Je me fais un plan de parcours et c’est comme si une grande course comme ça devenait plusieurs petites courses.»

Mais cette façon de voir les choses a ses limites. Quand on est fatigué, qu’on a faim et qu’on est privé de sommeil depuis près de deux jours, les éléments deviennent des ennemis implacable­s.

«À un moment donné, on a frappé une tempête et ça nous a pris au dépourvu. Il y avait des grands vents, de la neige, de la grosse pluie et il faisait froid. Moi, j’étais en shorts et en t-shirt. On voyait qu’il y avait un refuge plus haut, mais ça ne venait pas assez vite», explique celui qui en était à une sixième course d’ultrafond.

«Comme c’était seulement une tente, on a dû se changer dans le froid et la pluie. Même en enfilant l’imperméabl­e, le froid nous transperça­it le corps. J’ai trouvé ça difficile, parce qu’il fallait continuer.» Daniel LeGresley a continué. Et quand le fil d’arrivée de cette 15e classique de ce qu’on considère la course phare des épreuves de sentiers, l’athlète originaire de Néguac a failli exploser tellement il était envahi par un sentiment de joie indescript­ible.

«C’était vraiment une grande fierté. À 200 mètres de la ligne d’arrivée, j’étais tellement fier de sortir mon drapeau acadien de ma poche. J’étais en France et on voyait beaucoup de coureurs français avec leur drapeau et je voulais montrer à tous ces gens qu’on existe», souligne-t-il.

À quelques mètres de l’arrivée, les gens étaient massés des deux côtés du parcours pour acclamer les participan­ts.

«J’entendais les gens se poser des questions sur le drapeau. Pour moi, c’était une grande fierté. Quand j’ai franchi la ligne, j’ai fait un 180 degrés parmi la foule pour montrer notre beau drapeau.»

Même s’il était littéralem­ent épuisé après cette terrible épreuve, l’Acadien rêvait déjà à son prochain défi. Il ne veut pas en révéler la teneur pour le moment, mais il travaille sur un projet qui lui permettra de repousser ses limites encore un peu plus.

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 ??  ?? Daniel LeGresley à un peu moins de la mi-parcours de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, devant un paysage montagneux à couper le souffle. - Gracieuset­é
Daniel LeGresley à un peu moins de la mi-parcours de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, devant un paysage montagneux à couper le souffle. - Gracieuset­é
 ??  ?? Daniel LeGresley a traversé la ligne d’arrivée de l’Ultra-Trail du MontBlanc en brandissan­t fièrement un drapeau acadien. - Gracieuset­é
Daniel LeGresley a traversé la ligne d’arrivée de l’Ultra-Trail du MontBlanc en brandissan­t fièrement un drapeau acadien. - Gracieuset­é
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