Les ados quittent Facebook pour des médias sociaux «plus interactifs» et «plus jeunes»
De plus en plus de jeunes l’affirment: Facebook est mort. Alors qu’une nouvelle rentrée scolaire approche, les élèves du secondaire délaissent le populaire réseau social pour adopter Snapchat ou Instagram.
Alors que les parents, les enseignants, les oncles et les tantes maîtrisent enfin Facebook, voilà que les adolescents abandonnent la plateforme pour des médias sociaux «plus interactifs» et «plus jeunes». De plus en plus d’adolescents sont des
Facebook-nevers. Le terme a été utilisé récemment par la firme de sondage new-yorkaise eMarketer pour décrire la nouvelle génération d’internautes qui n’ont jamais eu de compte Facebook.
La firme eMarketer avance que le nombre d’utilisateurs américains âgés de 12 à 17 ans sur Facebook a baissée de 3,4%, en 2017. Il s’agit d’une deuxième baisse consécutive. Une tendance inverse se dessine dans le cas de Snapchat et d’Instagram, qui ont vu une croissance de 9,3% et de 8,8%, respectivement.
Pour plusieurs, le choix de délaisser Facebook pour Instagram (qui appartient à Facebook) et Snapchat est justement lié au fait que la plateforme de Mark Zuckerberg a été envahie par les adultes.
«Avec Instagram, l’accent est mis sur la prise de photos et la mise en valeur de soi et de son expérience. Les jeunes cherchent à se mettre en valeur et à valoriser ce qu’ils voient. Avec papa, maman et matante qui regardent sur Facebook, c’est plus difficile de faire ça.»
Oscar Orozco, un porte-parole de la firme eMarketer, est aussi d’avis que Snapchat et Instagram sont mieux adaptés à génération Z (nés en 1995 ou plus tard).
«Ces deux plateformes ont trouvé du succès avec ce groupe d’âge, car elles sont mieux alignées avec la façon dont les Z communiquent: avec du contenu visuel.»
LE MAIN ET LE SPAM
Une des plus récentes innovations des jeunes sur Instagram est celle du main et du spam.
Plusieurs utilisateurs ont un compte principal, aussi connu comme leur «main». Avant de publier des photos et des vidéos dans ce compte, ils prennent le soin de s’assurer qu’elle reflètent l’image qu’ils souhaitent projeter au grand public.
En plus de ce compte principal, ils ont aussi un compte spam. Ils utilisent ces comptes secondaires afin de publier des images plus intimes et parfois plus compromettantes pour un cercle d’amis rapprochés. Ils limitent l’accès à ces comptes en utilisant un paramètre qui force les autres utilisateurs à faire une demande afin d’obtenir la permission d’observer le contenu.
«C’est un peu une façon de publier son univers personnel à d’autres utilisateurs, mais à des utilisateurs de confiance.»
Le concept du compte spam aurait fait ses débuts fin 2015. Après avoir pris de l’ampleur en 2016, il a atteint son sommet en 2017.
«Les jeunes sont allés vers d’autres plateformes, parce que sur Facebook, on a vu l’ajout des 30, des 40 des 50 ans et même des 60 ans et plus. C’est l’univers entier qui se regroupe sur Facebook et les jeunes s’y retrouvent moins», explique Anthony Azard, étudiant de deuxième année à l’Université de Moncton et directeur des communications à la radio étudiante CKUM.