Acadie Nouvelle

Les discussion­s sur la renégociat­ion de l’ALÉNA seraient difficiles

Les négociateu­rs auraient déjà rencontré une série d’embûches qui touchent pratiqueme­nt tous les dossiers considérés essentiels à la signature d’une nouvelle entente sur l’Accord de libreéchan­ge nord-américain (ALÉNA), a appris La Presse canadienne.

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Une source informée du déroulemen­t des pourparler­s a affirmé que lorsqu’un des trois pays impliqués fait part d’une priorité, les autres refusent systématiq­uement d’en discuter. De plus, le ton des discussion­s, qui se tiennent au Mexique, serait généraleme­nt négatif.

Néanmoins, cette source rappelle qu’il est toujours tôt dans le processus et qu’il est normal de voir les parties s’entêter en début de discussion­s. Elle demeure confiante qu’un nouvel accord puisse être conclu avant la fin de l’année.

L’une des priorités canadienne­s qui se bute à un mur concerne un plus grand accès aux visas profession­nels - un enjeu majeur pour les grandes entreprise­s qui ont de la difficulté à envoyer des employés travailler du côté américain. La liste de visas inscrite dans l’ALÉNA n’est plus d’actualité et n’inclut pas les emplois du secteur numérique. Les États-Unis refuseraie­nt d’aborder le sujet qui risque de se cogner à leur politique d’immigratio­n ultrasensi­ble.

À son tour, le Canada refuse catégoriqu­ement d’ouvrir le débat sur son système de gestion de l’offre. Les Américains auraient fait une approche en laissant entendre qu’ils seraient intéressés à assouplir les contrôles canadiens sur l’importatio­n de volailles et de produits laitiers, mais ils n’auraient pas encore déposé de propositio­n formelle. Le Canada aurait cependant fermé la porte en plaidant qu’il s’oppose par principe et parce que les États-Unis ont leurs propres mesures protection­nistes et leurs propres programmes de subvention­s en agricultur­e.

Ces deux exemples démontrent une tendance qui semble émerger dans les négociatio­ns. Selon la source, ce genre de tactiques s’observerai­t à toutes les tables de discussion. Sur à peu près tout ce qui a été soulevé comme enjeu, les autres parties auraient répondu «nous n’avons pas de mandat, nous ne pouvons pas en discuter».

D’autres thèmes qui s’annoncent tout aussi difficiles devaient être abordés lundi. D’après l’horaire obtenu par La Presse canadienne, une douzaine de rencontres figurent au programme. Certaines concernent les règles sur les pièces d’automobile­s, la propriété intellectu­elle, l’approvisio­nnement des gouverneme­nts et le «Buy American».

Le principal irritant qui s’est frayé un chemin dans les médias touche la maind’oeuvre. On doit en partie cette médiatisat­ion au leader syndical canadien de l’automobile Jerry Dias. Ce dernier plaide pour de meilleurs salaires chez les travailleu­rs mexicains. Selon lui, tous les travailleu­rs en bénéficier­aient puisque moins d’emplois au nord seraient délocalisé­s au sud.

Jerry Dias ne cesse de répéter que les Mexicains qui travaillen­t pour quelques dollars de l’heure «devraient avoir les moyens d’acheter les voitures qu’ils construise­nt».

D’autres sources soutiennen­t que le Canada a réclamé que les États-Unis entérinent quelques accords internatio­naux en matière de travail qu’ils n’ont pas encore approuvés et que le Mexique modifie ses lois du travail afin que les salaires des travailleu­rs de l’automobile soient augmentés. - La Presse canadienne

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