DES TÉNORS ÉVINCÉS
Après plus de 14 ans de politique active, il est prêt à embrasser une autre carrière
Présent dans le paysage politique provincial depuis plus de 14 ans, Donald Arseneault annonce qu’il tirera sa révérence.
Le député libéral de Campbellton-Dalhousie, Donald Arseneault, a confirmé mercredi son départ de l’arène politique.
Vétéran âgé d’à peine 42 ans, il a quatre mandats consécutifs à son actif. Il explique sa décision par la volonté d’embrasser une autre carrière pendant qu’il est encore jeune.
«J’ai encore de belles années devant moi, et ce n’est pas dans 10 ans que je veux entreprendre ce nouveau chapitre de ma vie. C’est maintenant, pendant que j’ai encore l’énergie de le faire», confie-t-il, sans toutefois préciser ses ambitions.
Son départ est l’occasion de goûter à une vie un peu moins mouvementée.
«La politique active, c’est un métier passionnant, mais ça vient aussi avec certains sacrifices au niveau personnel et familial, surtout lorsque tu décides de t’investir à fond. C’est un choix que j’ai fait et je ne le regrette pas, bien que par moments, c’est lourd à porter», exprime-t-il.
Questionné sur son bilan comme ministre/député, il croit avoir livré la marchandise en dépit de la tourmente économique dans laquelle la région a été plongée à la suite de la fermeture de la papetière AbitibiBowater de Dalhousie, qui s’est soldée par la perte de plus de 400 emplois directs et de nombreux autres indirects.
«La pire journée de ma carrière politique, c’est lorsque j’ai reçu ce fameux coup de fil», souligne-t-il, se remémorant la soirée où il est allé en personne annoncer la nouvelle à la communauté.
«On est resté près de trois heures au micro. Les gens étaient en colère, sous le choc de la fermeture. Encore aujourd’hui, je soutiens qu’aucune communauté de la province n’a été aussi durement touchée économiquement et socialement que Dalhousie au cours des dernières années», indique-t-il.
Avec le regroupement des écoles primaires, la consolidation des soins de santé avec le CHR et le futur centre d’excellence en santé mentale pour jeunes ainsi que l’arrivée de Zenabis, le député estime que le pire est passé.
«On a beaucoup investi pour faire en sorte de ramener la région sur les rails et on commence enfin à voir la lumière au bout du tunnel», dit-il.
«Un travail différent s’amorce et ça va justement faire du bien, je crois, d’avoir du sang neuf – une nouvelle approche, une nouvelle vision – pour l’aborder», souligne-t-il.
REMANIEMENT PAS EN CAUSE
Ardent défenseur du nord de la province, Donald Arseneault était pratiquement de tous les débats et sur toutes les sellettes, ce qui faisait de lui l’un des ministres les plus en vue du cabinet. Et cette notoriété a un prix.
«Disons que je n’ai jamais eu peur d’aller dans les coins pour aller chercher la rondelle, pour défendre mon parti ou le nord de la province. Mais quand tu t’exposes, tu manges aussi pas mal plus de coups d’épaules.»
Outre ses deux mandats dans l’opposition, c’est la première fois que M. Arseneault se retrouve simple député, sans ministère à gérer. Il aura touché aux Ressources naturelles, au Tourisme, à l’Énergie, deux fois plutôt qu’une à l’Éducation postsecondaire, Formation et Travail, en plus d’être responsable du Développement du Nord et d’occuper un temps le siège de vice-premier ministre.
Point qu’il tient à préciser, sa décision n’est en rien liée avec le remaniement ministériel.
«Ne pas me représenter est quelque chose qui me trottait en tête depuis un moment et j’en parlé avec Brian (Gallant) il y a quelques mois déjà. Ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête ou en réaction au remaniement», s’empresse d’indiquer le député, tenant à dissiper tout malentendu.
Est-ce qu’il aurait préféré demeurer ministre jusqu’à la fin de mon mandat?
«Certainement, mais je comprends aussi très bien la décision du premier ministre de donner plus de responsabilités à d’autres députés qui seront là lors de la prochaine élection. C’est tout à fait normal et je ne suis pas du tout amer ni frustré à propos de la perte de mon titre de ministre.»