HÔPITAL DE BATHURST: UN CLIMAT BEL ET BIEN MALSAIN
L’enquête indépendante confirme qu’un climat malsain règne au service de soins prolongés à l’Hôpital régional Chaleur de Bathurst. Le Réseau de santé Vitalité s’engage à mettre en oeuvre les recommandations émises à la suite de l’analyse de la situation.
Une enquête avait été lancée ce printemps concernant plusieurs allégations d’intimidation et de harcèlement que le personnel de ce service du quatrième étage ouest disait subir.
L’enquêteur indépendant mandaté par le Réseau Vitalité pour faire la lumière sur cette affaire s’est entretenu avec près d’une quarantaine d’employés. Il a compilé plus de 1000 pages d’informations pour rédiger son rapport.
L’expert révèle que l’ambiance dans l’unité de soins longue durée est délétère et que tous les protagonistes qui gravitent dans ce milieu ont une part de responsabilité.
Les vérifications font état de commentaires inappropriés parmi le personnel ainsi que d’un laxisme envers les comportements et les remarques déplacés. Il est aussi ressorti que des changements ont été trop rapides et boiteux, et que des gestionnaires n’ont pas agi quant à l’implantation de certaines politiques.
«Nous avons examiné toutes les plaintes de harcèlement. La plupart se sont avérées non fondées selon la politique. Ça ne veut pas dire qu’il n’y avait pas un manque de respect entre collègues. Le climat était trop divisé, au point où les employés n’aimaient pas travailler ensemble», fait remarquer Gilles Lanteigne, le président-directeur général du Réseau de santé Vitalité.
«Pendant que le rapport était préparé, nous avons eu quelques plaintes de patients et de familles. On considérait donc que la qualité des soins pouvait être affectée», ajoute-t-il.
À la lumière de la dizaine de recommandations contenues dans le rapport pour remédier aux problèmes, la haute direction va prendre des mesures pour établir une meilleure collaboration entre les employés, dans un souci d’apaiser les tensions et avec en vue le bien-être du patient.
«Nous voulons avoir un leadership positif, parce qu’il y avait vraiment des mauvaises relations de travail. Le plan d’action est calqué sur les recommandations. La première est d’améliorer la qualité et la sécurité des soins aux patients. Ensuite de rétablir un climat sain au travail», dit M. Lanteigne.
Ça peut vouloir dire redéployer certains employés dans d’autres services et offrir de la formation à d’autres.
«Il y a des employés qui mériteraient d’élargir leur champ de compétences et de connaissances. Par exemple, nous nous sommes aperçus que certaines situations, qui étaient aggravées avec des patients, n’auraient pas eu lieu s’il y avait eu une meilleure approche, une meilleure communication», souligne le président-directeur général.
La direction n’a cependant procédé à aucun licenciement dans le cadre de cette affaire.
Par ailleurs, elle tient des rencontres mardi et mercredi auprès du personnel concerné afin de dévoiler son plan d’action.
Des suivis seront effectués au cours des deux prochaines années afin de vérifier si les stratégies ont eu un effet positif dans le fonctionnement du service. Les résultats seront notamment mesurables par la diminution des congés de maladie et d’accidents de travail, ou encore par la satisfaction de la clientèle.
Le Syndicat de la fonction publique réserve ses observations à plus tard, c’est-àdire une fois que toutes les sessions d’information entre la régie et ses membres auront eu lieu.