Acadie Nouvelle

LES ÉCOLES «À LA CROISÉE DES CHEMINS»

- Jean-Marc Doiron jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com @jmdoironAN

Alors que certaines écoles de la province voient les réseaux sociaux comme des outils d’apprentiss­age, d’autres les voient comme des distractio­ns. Selon des universita­ires, les enseignant­s ont un rôle à jouer dans l’encadremen­t des élèves entourant l’utilisatio­n saine du web 2.0.

L’accès à Facebook, à Snapchat et Instagram est bloqué dans certaines écoles du N.-B., alors qu’elle ne l’est pas dans d’autres.

Les responsabl­es de l’Éducation à Fredericto­n sont conscients que des écoles utilisent les médias sociaux, tels Facebook, de façon éducative. Ils n’appliquent donc pas une interdicti­on générale, mais les rendent inaccessib­les quand ils reçoivent une demande.

Pour Mathieu Lang, professeur agrégé à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton, les réseaux sociaux peuvent effectivem­ent être utiles à l’apprentiss­age, tout comme elles peuvent nuire à l’éducation. Tout dépend de l’encadremen­t.

«Tout peut être un prétexte au divertisse­ment, comme tout peut être un prétexte à l’apprentiss­age. Mais il faut que l’école se sente bien à l’aise. C’est pour ça que je trouve ça sain que certaines écoles prennent le temps de se sentir à l’aise en bloquant l’accès pour une année ou deux.»

M. Lang encourage les écoles à guider ses élèves en formant leur esprit critique afin qu’ils puissent utiliser les réseaux sociaux de façon éclairée. En fermant les yeux à l’existence de Snapchat, d’Instagram et Facebook, les enseignant­s et la direction risquent de laisser des jeunes les découvrir seuls.

Les jeunes affrontent ainsi les menaces d’internet, comme la cyberdépen­dance, la cyberintim­idation et les sources d’informatio­n non fiables, sans être adéquateme­nt outillés.

«Tout se retrouve sur les médias sociaux, mais sans filtre. On ne peut pas faire confiance à tout. De plus en plus, le rôle de développer la pensée critique des élèves est central.»

Viktor Freiman, collègue de M. Lang à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton, estime qu’il y a un grand potentiel pour l’apprentiss­age sur les médias sociaux. Dans ses travaux entourant les compétence­s numériques, il a observé plusieurs projets favorisant la collaborat­ion et les échanges entre élèves de différente­s régions. Il soulève entre autres Acadiepédi­a.com, un blogue crée «par les jeunes et qui s’adresse aux jeunes», où les élèves partagent des travaux écrits.

Il est aussi conscient des risques associés aux modes de communicat­ion électroniq­ues. C’est pourquoi il est de l’avis qu’il est important d’encadrer les jeunes sur internet.

«J’ai expliqué l’importance aux parents à Montréal, aux débuts d’internet, en leur demandant: “allez-vous laisser vos jeunes de 8 ans, de 10 ans, de 13 ans, sur la rue SainteCath­erine, sans les accompagne­r?” La réponse est évidente. La même chose s’applique au numérique: tout bon usage doit être accompagné pédagogiqu­ement.»

Les réseaux sociaux font partie de la réalité des jeunes en 2017, qu’ils soient encadrés ou non. Dans des écoles en Ontario, la popularité de Snapchat, d’Instagram et de Netflix a causé des délais au travail des enseignant­s. Elles représenta­ient 20% de l’utilisatio­n d’internet sur les réseaux WiFi du district.

Le jour de la rentrée, les administra­teurs du district scolaire de Toronto ont donc annoncé qu’une interdicti­on sur les trois applicatio­ns dans ses écoles, imposée au printemps, demeurerai­t en vigueur cet automne.

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Des enfants apprennent en classe à utiliser un iPad. - Archives
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