Gardiens de notre patrimoine
Martine Morais Matteau Petit-Rocher
Le contexte dans lequel sont donnés les mandats peut faire toute la différence. Ici, un prêtre a été remercié de ses services et son poste a été donné à un Français sans qu’il soit consulté même si sa gérance du sanctuaire avec une équipe dynamique avait du succès, ce qui avait permis d’importantes rénovations au sanctuaire et une neuvaine l’an dernier qui avait comblé bien des gens au point que la joie était palpable. Bravo à ses confrères qui lui sont solidaires. Un étranger a juste eu le besoin de dire «Ah! Vous avez un sanctuaire de Sainte-Anne, je m’en viens chez vous l’animer» pour prendre sa place. Décision impulsive ou réfléchie avec sagesse et discernement? Ce nouveau prêtre a-t-il été rejeté ou plutôt la manière dont cette décision a été prise? Nous sommes en deuil de notre sanctuaire, un joyau de notre patrimoine et l’incompréhension est à son comble. S’accorder et l’acceptation ne demandent-ils pas des gestes et des engagements concrets les uns envers les autres? L’aveu de l’erreur n’est-il pas à la source de la guérison des blessures? Pourquoi ne pas être généreux envers nous et nous gracier de votre bonté en rendant à ce prêtre acadien ce qui lui revient en toute justice et dignité: son mandat initial? La résilience est l’art de naviguer en eaux troubles. Il arrive souvent que des étrangers connaissent mal la différence entre être têtus et résilients et ça ne date pas d’hier. N’est-ce pas habituel, dans notre histoire, d’être mal compris? Et curieusement, ce sont souvent par des gens au pouvoir: les rois, les gouverneurs, et les grands de ce monde. Sachez que nous demeurons quand même gardiens de la foi et du patrimoine de nos ancêtres.