Acadie Nouvelle

Myanmar: l’ONU évoque un «scénario classique de nettoyage ethnique»

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La violence et les injustices dont est victime la minorité rohingya au Myanmar sont un «scénario classique de nettoyage ethnique», a dénoncé lundi le chef onusien des droits de la personne. Prenant la parole lors de l’ouverture d’une session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le prince jordanien Zeid Ra’ad al-Hussein s’est également inquiété de la situation aux États-Unis, au Burundi, au Yémen, au Venezuela et en Libye. Concernant le Myanmar, il a prévenu qu’une «autre opération brutale de sécurité se déroule dans l’État de Rakhine – mais cette fois, elle semble de beaucoup plus grande envergure». Il a rappelé que 313 000 personnes ont fui le Myanmar à destinatio­n du Bangladesh voisin au cours des trois dernières semaines, selon l’agence onusienne des réfugiés. M. Zeid a mentionné des images satellitai­res et des informatio­ns selon lesquelles «les forces de sécurité et des milices locales incendient des villages rohingyas» et commettent des meurtres extrajudic­iaires. Il a demandé au gouverneme­nt birman de cesser de prétendre que les Rohingyas sont responsabl­es de l’incendie et de la destructio­n de leurs propres villages. Il a qualifié ces propos de «déni complet de la réalité» qui nuit à la réputation du Myanmar, un pays qui jouissait d’une «immense bonne volonté» après avoir cédé le pouvoir politique aux civils. M. Zeid a dit qu’il est impossible de prendre la pleine mesure de la situation puisque les enquêteurs onusiens sont exclus du pays, mais que cela ressemble à un «scénario classique de nettoyage ethnique». Il s’est dit «encore plus outré» par des informatio­ns selon lesquelles les autorités birmanes auraient commencé à cacher des mines antiperson­nel le long de la frontière avec le Bangladesh. Les autorités bangladais­es ont offert un secteur de 8 kilomètres carrés près du camp de réfugiés de Kutupalong où «ériger des abris temporaire­s à l’intention des nouveaux venus rohingyas». Les camps existants sont complèteme­nt submergés et les réfugiés sont hébergés dans des écoles, quand ils ne dorment pas à la belle étoile. On rapporte des pénuries de tous les biens de base, y compris l’eau potable, la nourriture et les médicament­s.

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