Trois créateurs acadiens se distinguent sur la scène nationale

Isabelle Bartkowiak, Ludger Beaulieu et Xavier LordGiroux sont repartis d’Ottawa avec des prix d’excellence de la Fondation pour l’avancement du théâtre francophone au Canada. Ces récompenses nationales assorties de bourses de 5000$ leur permettront d’entreprendre des projets de création importants dans leur carrière Sylvie Mousseau

Ces distinctions ont été remises, mercredi soir, lors d’une cérémonie à Ottawa dans le cadre des Zones théâtrales.

Le prix Banque Nationale 2017 a été décerné à Ludger Beaulieu. Le public a pu voir ce jeune comédien notamment dans de Caryl Churchill et dans

de Daniel MacIvor. Le cofondateur de la jeune compagnie de création le Théâtre la Cigogne en est à sa troisième distinction de la fondation.

Ludger Beaulieu a fait remarquer qu’il y a très peu de prix de ce genre pour le milieu du théâtre au pays. Chaque fois, la récompense lui a fourni les moyens de faire grandir un pan de sa carrière qui n’aurait pas été possible autrement.

Cette année, la bourse de 5000$ lui permettra d’entreprendre une résidence indépendante à l’École nationale de théâtre pendant toute une année. Il pourra parfaire sa formation en se greffant à plusieurs cours dans tous les programmes, notamment en mise en scène, en direction d’acteur et en analyse de texte. Il aura accès à un buffet de cours.

«C’est vraiment extraordinaire parce que ce n’est pas donné d’aller à l’École nationale de théâtre et de vivre à Montréal. Avoir cette reconnaissance de la Fondation, c’est la différence entre le possible et l’impossible.»

La jeune créatrice et cofondatrice du théâtre La Cigogne à Moncton a obtenu le Prix Viola-Léger. Il s’agit aussi de sa troisième récompense de la fondation depuis 2014.

«Ça fait une petite fleur encore une fois de savoir que même après trois fois, on continue à proposer des trucs qui suscitent un certain intérêt. C’est un bel honneur d’avoir ça. La bourse de 5000$ permet de faire avancer mon projet», a déclaré Mme Bartkowiak.

Celle qui poursuit sa démarche et sa formation en jeu physique et en marionnettes depuis trois ans, a envie d’explorer à fond cette forme de théâtre avec son projet

Alliant conte et marionnettes, la pièce se penche sur le thème de la famille monoparentale.

«C’est un projet qui utilise le tricot et le fil pour parler du départ d’un des parents, donc comment on fait pour tricoter une famille juste avec une aiguille.»

Le projet est encore embryonnaire et avec la bourse, elle pourra recevoir de l’aide pour développer le récit, les marionnettes et le jeu.

Si elle a choisi la petite enfance comme public, c’est que ce n’est pas un genre de théâtre qui se fait beaucoup en Acadie.

«Le renouvellement de public au théâtre passe nécessairement par l’enfance.»

Le jeune créateur originaire de Dieppe a obtenu le Prix spécial SuzanneCyr. Celui-ci vient aussi d’entreprendre une résidence d’artiste au Centre communautaire SainteAnne à Fredericton. Ce prix lui permettra de suivre un stage en direction artistique au sein du Théâtre populaire d’Acadie (TPA). En entrevue, Xavier Lord-Giroux s’est dit choyé de recevoir cette bourse.

«Pour moi, le TPA c’est un peu là où j’ai commencé à découvrir le vrai monde du théâtre. À l’école secondaire, je faisais partie de la troupe de mon école et nous sommes allés au Festival de théâtre jeunesse en 2008. C’est là que j’ai découvert un peu les artistes dans le milieu. Ça m’a donné la piqûre de continuer à l’université dans ce domaine et maintenant dans le monde professionnel», a partagé Xavier Lord-Giroux.

Au TPA, il travaillera en étroite collaboration avec le directeur artistique et général de la compagnie Maurice Arsenault à plusieurs projets. Il collaborera, entre autres, à la mise sur pied du 20e Festival de théâtre jeunesse en Acadie qui sera célébré avec éclat.

Xavier Lord-Giroux est aussi président intérimaire de la Société nationale de l’Acadie.