INKERMAN SOUS LE CHOC
La GRC mène une enquête et demande l’aide de la population pour obtenir de l’information
La destruction de l’ancien pont ferroviaire d’Inkerman laisse plusieurs gens de cette communauté sous le choc. La GRC sollicite maintenant l’aide de la population afin d’obtenir plus de renseignements sur l’incendie, qui serait d’origine suspecte.
Le pont a été la proie des flammes jeudi après-midi. Vendredi matin, des membres de la GRC y étaient pour poursuivre l’enquête en collaboration avec le prévôt des incendies.
Construit à la fin du 19e siècle, le pont a d’abord fait partie du réseau de chemin de fer qui reliait plusieurs communautés de la Péninsule acadienne à Bathurst. Il a été reconstruit au milieu des années 1940.
Le train a arrêté de circuler à Inkerman dans les années 1980, mais le pont a continué d’être utilisé, jusqu’à jeudi après-midi, par les marcheurs, les cyclistes, les amateurs de véhicules tout-terrain et les motoneigistes.
Stanislas Robichaud a passé la majeure partie de sa vie à Inkerman. L’homme âgé de 86 ans se souvient encore de l’horaire. Le train passait le matin à 7h25 et en soirée à 18h20. Il a aussi travaillé pour le Canadien National pendant près de 40 ans jusqu’à sa retraite, il y a une trentaine d’années.
Il a appris qu’il y avait un incendie près de chez lui en revenant d’une partie de golf. «On s’en venait, on voyait la boucane.» «Je savais qu’il y avait un feu quelque part. Le bois était goudronné, donc la boucane était noire. On voyait ça de Pokemouche.»
Lui et son épouse, Imelda, n’en reviennent pas que la structure ne fasse plus partie du paysage.
Imelda Robichaud espère que les dégâts n’ont pas été causés par un individu s’étant livré à un acte de vandalisme.
«Je ne peux pas m’imaginer que quelqu’un aurait eu le coeur de mettre le feu, mais on ne peut pas le savoir. Personne ne le sait encore.»
Le pont était considéré comme étant une pièce importante du projet de développement de la Véloroute de la Péninsule acadienne.
«Ça fait partie de notre infrastructure hors route. L’une de nos priorités est le développement du circuit hors route, donc pour relier Shippagan à Inkerman, Inkerman à Caraquet et Inkerman à Tracadie. Ici, c’est comme le centre de l’étoile», dit Armand Caron, membre du bureau de direction de Véloroute de la Péninsule acadienne.
Selon M.Caron, le conseil d’administration de l’organisme va probablement tenir une rencontre prochainement pour analyser l’impact de l’incendie à court et à moyen terme sur leurs activités.
«Selon moi, on n’aura pas le choix de passer par une section de route. Il faudra prendre la piste cyclable, passer par Inkerman Ferry, traverser le pont routier et ensuite, on peut reprendre la piste cyclable.»
Une stratégie commune devra aussi être développée avec les autres groupes qui représentent les motoneigistes et les amateurs de VTT pour trouver une solution, croit-il.
Wesley Stewart, président du Club motoneige de la Péninsule acadienne, partage cet avis.
Le pont est un lien important dans le circuit de motoneige de la Péninsule acadienne. Il se demande ce qui adviendra de l’industrie touristique hivernale dans la région.
«Il y a beaucoup de gens qui font ce qu’on appelle le grand tour. Si quelqu’un part de Caraquet par exemple, la personne passe par Inkerman, traverse le pont et ensuite, elle continue vers Tracadie, Allardville et retourne à Caraquet. C’est un tour qui se fait bien dans une journée et bien sûr, les gens arrêtent pour manger dans les restaurants, faire le plein d’essence et ainsi de suite.»
Le Nord-Est est également un lieu prisé par les motoneigistes de l’extérieur. Plusieurs passent par la Péninsule acadienne avant de poursuivre la route vers d’autres sentiers dans le sud de la province. Wesley Stewart se demande s’ils seront toujours au rendezvous cet hiver à la suite de l’incendie.
L’homme de Lamèque songe aux options.
«On va peut-être pouvoir s’organiser pour passer sur la glace, mais il n’y a rien de certain. Il y a des endroits où c’est dangereux, mais on va voir s’il y a des endroits où on peut passer. Le problème avec cette idée, c’est qu’on ne pourra pas nécessairement passer la surfaceuse. Ça pourrait compliquer les choses.»
Quiconque a de l’information sur cet incendie est prié de communiquer avec la GRC au 506-726-5222. Pour conserver l’anonymat, il est possible de communiquer avec Échec au crime au 1-800-222-8477, par internet à www.crimenb.ca, ou en envoyant un message texte (TIP212 + message) à «CRIMES» (274637).
«C’est dommage, parce que je n’ai pas l’impression qu’ils vont en bâtir un nouveau. Un pont de même, ça doit coûter des millions», analyse M.Robichaud.