40% MOINS D’ÉLÈVES DANS KENT-NORD
Le nombre d’élèves qui ont pris l’autobus vers les écoles de Kent-Nord la semaine dernière a baissé de 5% comparativement à l’an dernier. Les six écoles de la région ont ainsi perdu 41% de leur population étudiante, depuis 2002.
Le maire de Richibucto, Roger Doiron, se souvient bien de l’ouverture de l’école Soleil-Levant, il y a un peu plus de 25 ans. L’homme qui a été le premier directeur de l’école avait accueilli plus de 500 élèves de la 7e, 8e et 9e année au nouvel établissement.
Cette année, 227 élèves se sont inscrits à l’école primaire de Richibucto, qui accueille depuis des années les élèves de la maternelle à la 8e année.
Le phénomène touche l’ensemble de la région de Kent-Nord. Il y a 15 ans, 2227 élèves étaient inscrits aux écoles de BaieSainte-Anne, de Miramichi, de Richibucto, de Rogersville et de Saint-Louis-de-Kent. En 2017, ils ne sont que 1303.
Devant les nouvelles données du District scolaire francophone Sud, force est de constater que le déclin ne s’est pas ralenti au cours de la dernière année. Le nombre d’élèves a baissé de 71, ou 5,2%, de septembre 2016 à septembre 2017.
Parmi les six établissements de la région, les écoles W.-F.-Boisvert, de Rogersville, et Régionale de Baie-Sainte-Anne sont les plus durement frappées, ayant perdu 10,9% et 10,2% de leur population étudiante, respectivement.
À plus long terme - c’est-à-dire au cours des 15 dernières années - les écoles Secondaire Assomption (-55%), de Rogersville, MFR (-47,3%), de SaintLouis-de-Kent et Régionale de Baie-SainteAnne (-54,9%) ont perdu le plus d’élèves.
Malgré une baisse 22 élèves à SaintLouis-de-Kent, la maire Danielle Dugas a espoir en l’avenir.
«Pendant longtemps, on a eu une seule classe par niveau chez les plus jeunes, mais on recommence à voir des groupes assez nombreux pour qu’il y ait deux classes. Il y a une baisse en général, mais on commence à avoir plus de petits enfants qu’avant. On a des jeunes adultes qui déménagent à Saint-Louis-de-Kent et qui fondent de jeunes familles.»
Roger Doiron estime que les communautés de la région doivent travailler ensemble afin d’attirer plus de jeunes familles. Il croit aussi que le gouvernement provincial a un rôle à jouer dans l’affaire. Voilà pourquoi il a vu d’un bon oeil la création d’un nouveau portfolio du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographique, la semaine dernière.
«Il y a certainement un défi à relever pour le nouveau ministre Gilles Lepage dans la province. Il faut réussir à attirer des gens et à leur offrir du travail. Il faut mettre de l’avant des stratégies pour attirer de jeunes familles dans le milieu.»
Dans l’ensemble du District scolaire francophone Sud, le nombre d’élèves a augmenté de 2,3%, atteignant 14 384.
Moncton a connu la plus grande hausse (5,7%), atteignant 3251 élèves. Elle est suivie des régions de Fredericton et SaintJean (4,2%), de Dieppe (2,9%) et de Shediac (1,3%).
«Je trouve ça inquiétant et désolant pour les responsables de l’éducation. C’est sûr qu’on a un problème de démographie dans la région.»