Acadie Nouvelle

Vers un pénurie de d’enseignant­s suppléants

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Les réserves d’enseignant­s suppléants du District scolaire francophon­e Sud (DSF Sud) s’assèchent. Si rien n’est fait pour gonfler les rangs, il risque d’y avoir de sérieux problèmes au niveau du remplaceme­nt des effectifs d’ici les prochaines années.

Les besoins se font particuliè­rement sentir à Fredericto­n, à Miramichi et à Saint-Jean. À l’école Samuel-de-Champlain de Saint-Jean, l’arrivée des réfugiés syriens a entre autres permis de créer des postes de tutorat en français à temps plein.

Les enseignant­s suppléants, en attente d’un contrat, ont été sollicités. En contrepart­ie, la banque de remplaçant­s s’est vidée, et la renflouer dans un milieu fortement anglophone est une tâche colossale.

Le bon fonctionne­ment du système scolaire néo-brunswicko­is dépend largement des enseignant­s suppléants, souligne la directrice générale du DSF Sud, Monique Bourque.

«L’an dernier, à l’école Samuel-deChamplai­n, il n’y a que trois jours sur le calendrier scolaire où il n’y a pas eu un besoin d’enseignant suppléant. C’est la norme un peu partout. L’école compte une quarantain­e d’enseignant­s à temps plein au total.»

Les suppléants ne remplacent pas les enseignant­s qu’en cas de maladie, ajoute-t-elle du même souffle.

«Nous offrons de la formation à nos enseignant­s lors de jours de perfection­nement. Ça se passe durant la semaine de travail, alors que les élèves sont à l’école. On doit avoir des gens pour les remplacer.»

Une pénurie d’enseignant­s suppléants aurait donc un impact direct sur qualité de l’enseigneme­nt aux élèves.

La directrice générale voit le gouffre poindre à l’horizon et veut prendre les grands moyens pour régler la problémati­que. La mise sur pied d’une campagne de recrutemen­t à grande échelle est considérée.

Elle souhaite d’ailleurs rencontrer des représenta­nts de l’Université de Moncton ainsi que de la Faculté des sciences de l’éducation pour développer une stratégie gagnante.

De 2011 à 2015, le nombre de diplômes de premier cycle décernés en sciences de l’éducation à l’Université de Moncton est passé de 16 à 5, selon les données institutio­nnelles de l’université pour 2015-2016.

Monique Bourque n’écarte pas l’idée d’établir un partenaria­t avec l’Associatio­n des enseignant­s francophon­e du NouveauBru­nswick et de faire la promotion de la profession d’enseignant dans les écoles secondaire­s de la province.

«On a plein d’idées, mais l’essentiel c’est d’encourager les gens à considérer aller en enseigneme­nt. C’est une belle profession, très valorisant­e.»

Monique Bourque s’explique en partie le déclin d’étudiants en enseigneme­nt par de fausses rumeurs. Selon le racontar qui circule depuis déjà plusieurs années, le marché de l’enseigneme­nt serait sursaturé. Rien de plus faux, souligne la directrice générale.

«Nous avons toujours eu de la place pour des enseignant­s. Il y a parfois un certain temps d’attente, mais pas chez nous, au DSF Sud, parce qu’on est en constante croissance.»

Elle estime que les gens ont entendu parler de compressio­ns dans le système scolaire, puis ils ont fait un lien non fondé avec un manque d’emploi dans l’industrie.

«Les parents se sont probableme­nt dit qu’il valait mieux que leurs enfants aillent étudier dans un autre domaine. Aujourd’hui, on a besoin davantage de gens.»

Monique Bourque espère faire taire cette histoire pour de bon.

«J’invite les jeunes à sérieuseme­nt considérer une carrière en enseigneme­nt. Selon moi, c’est la plus belle profession au monde.»

«Il n’y a presque plus d’étudiants en éducation qui sortent de l’Université de Moncton et ça risque d’être la même chose au cours des prochaines années. On pourrait étendre l’invitation aux étudiants des autres facultés pour qu’ils y songent», a-t-elle déclaré aux membres du conseil d’éducation du DSF Sud, mercredi soir.

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