LE PIRE ÉVITÉ À MONCTON
«C’est un miracle que personne n’ait été blessé», raconte un des locataires
Une maison à trois étage de l’avenue Donald, a Moncton, a été la proie des flammes à deux reprises, au cours des deux derniers jours. L’incendie, qui serait de cause suspecte, laisse huit personnes à la rue.
C’est un miracle que personne n’ait été blessé, laisse tomber André Lanteigne, un locataire.
L’édifice contenait dix chambres, la plupart louées à des étudiants de l’Université de Moncton.
L’homme originaire de Bas-Caraquet est encore sous le choc. Il regarde les décombres de la maison aux fenêtres maintenant barricadées et aux corniches noircies par la fumée. André Lanteigne a tout perdu dans le brasier.
L’incendie se serait déclaré samedi dans une chambre du deuxième étage.
«L’alarme dans ma chambre s’est déclenchée, mais je ne sentais aucune fumée. Quand j’ai ouvert ma porte, c’est là que j’ai vu qu’il y avait le feu. On a tout de suite tenté de faire quelque chose.»
Lui et un de ses colocataires ont entrepris d’éteindre les flammes avec des seaux remplis d’eau, mais rien n’y a fait. Les flammes se sont rapidement propagées à l’intérieur des murs et une épaisse fumée noire empêchait toute visibilité.
Ils ont quitté l’édifice au même moment où les services d’urgence arrivaient.
Daniel Coffie, un étudiant étranger, était lui aussi dans sa chambre lorsque le feu a éclaté. Le premier étage, où il se trouvait, a été épargné.
Tous les locataires ont été pris en charge par les services d’urgence puis logés dans un hôtel. Le lendemain, coup de théâtre: la maison a été incendiée à nouveau. Cette fois, c’est tout le premier étage qui y est passé, incluant la chambre et les biens de Daniel Coffie.
Il a finalement lui aussi tout perdu dans l’incendie. Il n’était pas assuré.
«[Les pompiers] nous ont dit que la maison avait commencé à brûler après qu’ils ont tout éteint les flammes. C’est vraiment louche. J’ai encore de la difficulté à croire ce qui s’est passé. Tout est arrivé si vite.»
André Lanteigne affirme qu’il s’agit d’un acte délibéré dans les deux cas et qu’il connaît même l’identité de l’auteur: il s’agirait d’un des locataires.
«Il était dans la chambre quand ça s’est produit. Il avait l’air vraiment perdu quand je l’ai confronté pour lui demander ce qu’il venait de faire là. J’ignore les raisons de son geste, mais c’est lui qui a mis le feu.»
L’Acadie Nouvelle s’abstient de dévoiler le nom de la personne tant que des accusations ne seront pas formellement déposées par la GRC dans cette affaire.
Nous avons tenté de joindre la GRC, le Service d’incendie de la ville de Moncton, ainsi que le propriétaire de la maison, dimanche, mais personne n’a donné suite à notre demande avant l’heure de tombée.