LES CONSERVATEURS TENTERONT DE SÉDUIRE LES FRANCOPHONES P. 4
À un an des élections provinciales, les progressistes-conservateurs du Nouveau-Brunswick devront séduire les électeurs francophones s’ils veulent regagner le pouvoir.
La formation politique, qui ne compte actuellement qu’un seul parlementaire francophone à l’Assemblée législative, tenait au cours de la fin de semaine son assemblée générale annuelle en plein coeur de l’Acadie des terres et des forêts.
Près de 250 délégués qui sont membres ou députés du parti se sont réunis à Edmundston pendant deux jours afin d’entamer la préparation aux élections et d’élire un nouveau président à la tête des progressistes-conservateurs de la province.
La tâche s’annonce ardue pour le parti qui peine à gagner des appuis dans les circonscriptions francophones et qui accuse un retard de 15 points par rapport aux libéraux de Brian Gallant dans les intentions de vote, selon un sondage CRA dévoilé la semaine dernière.
PEU DE CANDIDATS FRANCOPHONES
Alors que s’amorce la longue période des assemblées d’investitures visant à désigner des candidats en prévision de l’élection de septembre 2018, fort peu de francophones ont pour l’instant signifié leur intention de défendre les couleurs des progressistesconservateurs lors du scrutin.
De fait, seul l’ancien député et ministre Danny Soucy a jusqu’à maintenant fait part de son intention de sauter dans l’arène politique et de tenter de reconquérir son siège de la circonscription de Victoria-la-Vallée, perdu aux mains des libéraux en octobre 2014.
D’autres anciens ténors du gouvernement de David Alward, comme Madeleine Dubé et Paul Robichaud, sont pour leur part en réflexion.
«Comme lors des élections précédentes, je vais m’assoir en famille afin de décider si j’arrête ou je continue, de peser le pour et le contre et d’établir un plan de vie», raconte Madeleine Dubé, qui est la seule députée francophone au sein des progressistesconservateurs.
S’exprimant au sujet de la difficulté pour son parti à récolter des appuis chez les électeurs francophones, la représentante de la circonscription Edmundston-Madawaska-Centre estime que le gouvernement de Brian Gallant fait face à la même problématique.
«C’est le même défi chez nos adversaires, les libéraux ont de la difficulté dans les circonscriptions anglophones», explique Madeleine Dubé.
L’ancien vice-premier ministre du Nouveau-Brunswick, Paul Robichaud, dit pour sa part ne pas douter de la capacité du Parti progressiste-conservateur à s’engager sérieusement dans les régions francophones.
«Il va y avoir un bon élan pour faire élire beaucoup plus de députés francophones. Dans l’éventualité d’un gouvernement Higgs, les francophones et les Acadiens doivent être omniprésents», affirme l’ancien politicien qui envisage lui aussi un retour en politique active.
De l’avis de Jean Dubé, ancien député conservateur, les circonscriptions francophones sont loin d’être acquises pour les libéraux de Brian Gallant.
Celui-ci ne se dit nullement agacé par l’unilinguisme de son chef Blaine Higgs.
«Regardons simplement Richard Hatfield, un premier ministre qui ne parlait pas un mot de français et qui a fait tellement de bonnes choses pour les francophones», illustre l’ancien candidat à la direction de son parti.
Plusieurs candidats défaits lors de la dernière course à la direction du Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick sont également en réflexion.
C’est le cas de l’ancien maire de SaintJean, Mel Norton, qui pourrait être tenté de vouloir succéder à Ed Doherty en tant que député de Saint-Jean-Harbour, la seule circonscription de cette région qui a échappé aux conservateurs lors des dernières élections générales.