Acadie Nouvelle

LA PRIVATISAT­ION IRA DE L’AVANT

- restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

La période de réflexion que s’était accordée le nouveau ministre de la Santé dans le dossier de la privatisat­ion de la gestion du Programme extra-mural et de TéléSoins ne s’est finalement pas éternisée.

Ceux qui espéraient un changement de direction dans ce dossier seront déçus d’apprendre que le ministre Benoît Bourque a rapidement ajusté son discours à celui de son prédécesse­ur, Victor Boudreau. Moins de deux semaines après sa nomination au cabinet, il recommande lui aussi de confier la gestion du service du Programme extra-mural et de Télé-Soins (ligne téléphoniq­ue médicale 811) à la compagnie Médavie.

Le ministre Bourque est arrivé en poste quelques jours à peine après l’annonce d’une entente entre la compagnie et le gouverneme­nt. Il a du coup hérité d’un climat passableme­nt tendu. Ce dossier est loin de faire l’unanimité auprès de nombreuses organisati­ons parmi lesquelles le Réseau de santé Vitalité lui-même. Avant de se prononcer publiqueme­nt sur cet enjeu, le ministre désirait par contre prendre un peu de temps pour bien approfondi­r le dossier.

«C’est une bonne décision, mais en raison du remaniemen­t, nous n’avons pas pu l’expliquer aussi bien que nous l’aurions souhaité à la population», admet-il avec le recul nécessaire.

L’objectif de la transactio­n vise, selon lui, à améliorer l’efficacité des programmes afin de mieux répondre aux besoins des clients tout en diminuant la pression sur les urgences des hôpitaux de la province.

La compagnie Médavie gère déjà le service d’Ambulance NB. Selon le ministre, c’est d’ailleurs la présence de ce programme (Ambulance NB) qui rend encore plus attrayant l’ajout du Programme extra-mural et de Télé-Soins à la gamme de services.

«Ce sont trois services importants ayant comme point commun l’aide à domicile», précise-t-il.

«On parle de trois organisati­ons qui – tout en conservant leur identité propre – cesseront de travailler en vase clos, chacune de leur côté, sans se parler. On veut les faire interagir d’une manière plus dynamique afin d’améliorer l’offre aux patients. Le but est d’augmenter le service et sa qualité afin de répondre aux besoins de notre population qui, faut-il le rappeler, est vieillissa­nte», exprime M. Bourque.

Un exemple concret de ces futurs services intégrés: un ambulancie­r en attente d’un appel d’urgence pourrait dorénavant être appelé à visiter à domicile un patient de l’extra-mural ayant contacté Télé-Soins, question de préciser un diagnostic et conseiller le patient.

Tout ça ne pourrait-il pas se faire sous l’égide des gestionnai­res actuels du programme, les Réseaux de santé Vitalité et Horizon? Selon le ministre, l’entreprise a fait ses preuves.

«Médavie a fait un excellent travail avec Ambulance NB. Elle a démontré sa grande capacité de gestion. On est convaincu que l’ajout des autres programmes aura des répercussi­ons positives», indique-t-il.

Cette réorganisa­tion doit avoir lieu dès le 1er janvier 2018.

L’entreprise s’occupera de la gestion alors que le ministère de la Santé continuera de planifier, de financer et d’assurer le suivi des services en fixant des normes et des attentes en matière de rendement.

À ceux qui voient d’un mauvais oeil cette intrusion du secteur privé à l’intérieur de ces services publics, le ministre se fait rassurant.

«On ne parle ici que de la gestion de ces services. Tous les effectifs demeurent en place. Les postes demeurent syndiqués et les bénéfices restent également, il n’y a rien qui change à ce niveau. Ce que l’on veut, c’est que tous ces services interagiss­ent mieux», indique le ministre qui croit que l’on doit donner la chance au coureur.

«Quand on parle de changement­s, on pense souvent plus à ce que l’on pourrait perdre que ce que l’on risque de gagner. C’est la nature humaine. Je suis convaincu que lorsque la population néo-brunswicko­ise comprendra ce que l’on est en train de faire, elle va voir tout le bien-fondé de nos décisions.»

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- Archives Le nouveau ministre de la Santé, Benoît Bourque, n’entend pas renverser les décisions prises par son prédécesse­ur.
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