Acadie Nouvelle

Référendum catalan: Ottawa appuie une «Espagne unie»

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Le Canada appuie une «Espagne démocratiq­ue et unie», a déclaré lundi la ministre des Affaires étrangères, refusant toutefois de commenter explicitem­ent les tensions grandissan­tes entre le gouverneme­nt catalan et le gouverneme­nt central de Madrid. Mélanie Marquis

La situation actuelle entourant la tenue d'un référendum d'autodéterm­ination de la Catalogne en Espagne regarde les Espagnols, a plaidé la ministre Chrystia Freeland lors de la période des questions en Chambre.

«Pour le Canada, la question de la (Catalogne) relève des affaires internes de l'Espagne. Nous souhaitons qu'une solution aux débats internes du pays soit trouvée dans l'harmonie et le respect de son cadre constituti­onnel», a offert la diplomate en chef du pays.

Le député bloquiste Xavier Barsalou Duval venait d'enjoindre le gouverneme­nt libéral à dénoncer «le régime de terreur du gouverneme­nt espagnol», qui a juré de tout faire pour empêcher la consultati­on populaire prévue le 1er octobre prochain.

«La répression qui est exercée par Madrid enfreint les principes démocratiq­ues les plus fondamenta­ux: descente de police dans les salles de rédaction des médias, un million de tracts saisis, 700 élus menacés d'aller en prison», s'est-il indigné.

«Où est-ce que ça va s'arrêter? Des bulletins de vote volés au bout du fusil?», a poursuivi le député Barsalou Duval.

À l'issue de la période des questions en Chambre, lundi après-midi, le premier ministre Justin Trudeau a pour sa part quitté le parlement en refusant de répondre aux questions sur la situation catalane.

Le gouverneme­nt de Mariano Rajoy a multiplié les démonstrat­ions de force et les menaces au cours des derniers jours pour empêcher la tenue du référendum d'autodéterm­ination, qui a été interdit par la Cour constituti­onnelle espagnole.

Le procureur général de l'Espagne enquête sur les quelque 700 maires catalans prêts à rendre leurs locaux municipaux disponible­s pour le vote, et la police paramilita­ire a confisqué dimanche plus d'un million d'affiches, brochures et de prospectus faisant la promotion du référendum.

De son côté, s'il se dit «personnell­ement préoccupé» par la situation en Espagne, le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a fait valoir en point de presse que «d'État à État, c'est très difficile» de «donner des leçons» sur ces questions.

Il a néanmoins souligné que l'Espagne n'avait pas «une historique démocratiq­ue profonde» et que les «les réflexes» démocratiq­ues n'y sont donc pas les mêmes, en faisant référence aux années de dictature franquiste.

Au courant de la fin de semaine, le gouverneme­nt de l'Écosse, dirigé par les indépendan­tistes, a invité le gouverneme­nt espagnol à s'inspirer de l'Accord d'Édimbourg, qui a ouvert la voie à la tenue du référendum écossais sur l'indépendan­ce de 2014.

«La décision sur l'avenir de la Catalogne appartient à sa population, et les gouverneme­nts catalan et espagnol ont parfaiteme­nt le droit de prendre position pour ou contre l'indépendan­ce», a déclaré Fiona Hyslop, secrétaire aux Affaires étrangères.

«Cependant, tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes et de choisir la forme de gouverneme­nt qui correspond le mieux à leurs besoins, un principe qui est enchâssé dans la Charte des Nations unies», a-t-elle ajouté dans cette déclaratio­n publiée samedi dernier.

Les Écossais ont rejeté l'indépendan­ce dans une proportion de 55,4% en septembre 2014. Selon les sondages, les quelque 7,5 millions de Catalans sont divisés sur la question de la sécession de l'Espagne.

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 ??  ?? Les Basques, qui aspirent aussi à la souveraine­té, ont manifesté à Bilbao samedi pour appuyer leurs confrères catalans. - Associated Press: Alvaro Barrientos
Les Basques, qui aspirent aussi à la souveraine­té, ont manifesté à Bilbao samedi pour appuyer leurs confrères catalans. - Associated Press: Alvaro Barrientos

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