La Cour suprême d’Irak suspend le référendum
La Cour suprême d'Irak a suspendu temporairement, lundi, le référendum d'indépendance de la région kurde du nord du pays, prévu la semaine prochaine. Une décision qui accroît la pression sur les Kurdes d'Irak afin qu'ils abandonnent la démarche controversée.
Dans une déclaration écrite, la Cour suprême à Bagdad affirme qu'elle suspend la procédure référendaire jusqu'à ce que la question de la constitutionnalité de la démarche d'indépendance soit tranchée.
Il s'agit du plus récent rebondissement dans les tentatives du gouvernement central irakien de bloquer le vote. Le 12 septembre, le Parlement irakien a rejeté le référendum controversé. Les élus ont procédé à un vote pour destituer le gouverneur d'origine kurde qui dirige la province multiethnique de Kirkouk et qui soutient la tenue du référendum.
Malgré la vive opposition de Bagdad, des leaders régionaux et des États-Unis — un allié-clé des Kurdes d'Irak —, les fonctionnaires kurdes insistent pour dire que le vote aura lieu comme prévu. On ne sait pas encore si les gouvernements locaux des régions kurdes semi-autonomes vont se soumettre à la décision de la cour.
La consultation populaire est prévue le 25 septembre dans trois provinces qui forment la région revendiquée par les Kurdes en Irak, en plus de certains territoires que se disputent Bagdad et les Kurdes.
Un conseiller du président du Parlement irakien, Salah Alwan, a soutenu que la décision de la cour était très claire. Il a dit espérer que ses «frères kurdes» comprennent que l'Irak doit demeurer un pays indivisible.
Le premier ministre irakien, Haider alAbadi, a déclaré dans une entrevue exclusive avec l'Associated Press, samedi, que le pays se préparait à une intervention militaire au cas où le référendum se terminerait dans la violence.
La communauté kurde a jusqu'à maintenant ignoré toutes les protestations de Bagdad voulant que le scrutin soit inconstitutionnel.