Acadie Nouvelle

Où allons-nous?

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Le saviez-vous? Depuis 2008, le Québec oblige les étudiants qui se destinent à l’enseigneme­nt à passer un test de certificat­ion en français. En 2016, 53% d’entre eux ont échoué et la majorité a dû s’y reprendre jusqu’à quatre fois pour réussir. Au cas où vous pensiez que c’était mieux avant, 58% des futurs enseignant­s échouaient au même examen en 2011. J’ai regardé certaines des questions du test, que certains disent trop difficile, et je me dis que si un enseignant ne peut pas distinguer entre «murs» et «mûrs», sa carrière s’annonce mal!

Ces résultats calamiteux m’ont fait alors réfléchir au triste état dans lequel se trouvent nos systèmes éducatifs, ici au Canada et même dans des pays comme la France. Pourquoi donc a-t-on tant de mal à enseigner notre propre langue correcteme­nt?

Tandis que le journal La Presse rendait publics les chiffres ci-dessus, à Terre-Neuve, des parents francophon­es s’inquiétaie­nt devant moi du peu d’exigences du professeur de français de leurs deux filles à qui, en 7e année, il ou elle entendait enseigner la conjugaiso­n des verbes au présent.

Et que dire du gouverneme­nt Macron qui, devant les difficulté­s des petits élèves à apprendre à lire au cours préparatoi­re (l’équivalent de la première année), revient cette année à la méthode syllabique.

Si, comme le disait ma mère enseignant­e vers la fin de sa carrière, cela est dû au nivelage vers le bas, c’est-à-dire à l’impératif d’enseigner d’abord et avant tout pour que tout le monde réussisse, il serait temps que les pays francophon­es se ressaisiss­ent et remettent la langue au coeur de leurs préoccupat­ions et deviennent bien plus exigeants dans son enseigneme­nt. Car si l’illettrism­e est un fléau, surtout en Acadie de l’Atlantique, une langue de travail mal parlée (et je ne parle pas ici de chiac, de régionalis­mes ou de langues dites «de la rue») ou mal écrite l’est tout autant.

En cette nouvelle ère de la communicat­ion, des médias sociaux et des technologi­es de pointe, il est essentiel de pouvoir s’exprimer clairement pour bien être compris. Pour ça, il faut de la syntaxe, de la grammaire et, surtout, du vocabulair­e. Je suis presque gênée d’écrire ça, comme si c’était des gros mots! On en est là!

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