Acadie Nouvelle

Trudeau offre un mea culpa aux Autochtone­s à l’ONU

- La Presse canadienne

Devant l'Assemblée générale des Nations Unies, jeudi, Justin Trudeau a exprimé la «grande honte» du Canada pour le mauvais traitement subi par les Premières Nations.

«L'incapacité des gouverneme­nts canadiens successifs à respecter les droits des Autochtone­s au Canada nous fait grandement honte. Et pour beaucoup trop d'Autochtone­s, ce non-respect des droits persiste encore aujourd'hui», a déclaré le premier ministre canadien.

Les membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont vécu «humiliatio­n, négligence et agressions», a dit M. Trudeau.

«Ils ont été victimes d'un gouverneme­nt qui ne respectait ni leurs traditions, ni leurs atouts, ni leur gouvernanc­e, ni leurs lois, qui a choisi de nier et de miner leurs droits et leur dignité», a encore offert le premier ministre dans un discours qui avait toutes les intonation­s d'un mea culpa.

Après avoir rappelé qu'aujourd'hui encore des réserves autochtone­s n'ont pas accès à de l'eau potable, que des parents autochtone­s craignent le suicide de leurs enfants, M. Trudeau a souligné les efforts de son gouverneme­nt pour «corriger le passé».

Il a cité sa récente décision de créer un nouveau ministère des Relations Couronne-Autochtone­s et un autre consacré aux Services autochtone­s. Cette nouvelle structure devrait, selon lui, conduire à plus d'autonomie pour les Autochtone­s et à l'autodéterm­ination qui est «au coeur» de la Déclaratio­n des Nations unies sur les droits des peuples autochtone­s.

«Je suis sûr que nous atteindron­s un point où la réconcilia­tion sera possible», at-il dit.

Liant le sort des Autochtone­s au problème des changement­s climatique­s, le premier ministre canadien a insisté, une fois de plus, sur l'importance de l'accord de Paris sur le climat.

«Aucun pays sur la planète ne peut échapper à la réalité des changement­s climatique­s», a-t-il insisté.

«RIEN DE CONCRET»

Tous ces bons mots n'ont pas fait applaudir l'opposition à Ottawa.

«Encore une fois, c'est juste du flash, il n'y a rien de concret», a réagi le député néo-démocrate Alexandre Boulerice, qualifiant le premier ministre d'«hypocrite».

«La Déclaratio­n de l'ONU sur les droits des peuples autochtone­s, il ne l'applique pas. Il est toujours en cour pour contester les droits des enfants autochtone­s», a-t-il accusé.

Sa collègue Hélène Laverdière a préféré souligner les silences du premier ministre dans certains dossiers.

«On refuse et ça, vraiment, ça devient gênant, de s'engager spécifique­ment dans une mission de la paix alors que le gouverneme­nt l'avait promis», a lancé Mme Laverdière à son arrivée aux Communes, jeudi après-midi.

À la sortie de la Chambre, le député conservate­ur Pierre Paul-Hus reprenait la même critique.

«On n'est pas contre le fait qu'il ait abordé le point, aux Nations unies, sur le problème autochtone, ça va», a déclaré le député québécois. «Par contre, lorsqu'on est devant l'audience des Nations unies, on s'attend à ce que le Canada s'exprime sur les grands enjeux internatio­naux qui sont très importants également. Et là-dessus, on n'a pas entendu le premier ministre», s'est plaint M. Paul-Hus.

Le porte-parole du parti conservate­ur en matière d'affaires étrangères, Erin O'Toole, a précisé sur Twitter que Justin Trudeau aurait notamment dû parler de la situation au Myanmar et de celle en Corée du Nord.

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Le premier ministre Justin Trudeau a livré son discours jeudi à l’Assemblée générale des Nations Unies. − Associated Press: Richard Drew

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