UNE DISTILLERIE DU N.-B. RÊVE À LA CHINE
La Distillerie Port-Royal nourrit d’ambitieux projets de croissance. Son produit phare, la vodka Snowfox, pourrait bientôt se retrouver en Ontario et sur le marché chinois
L’entreprise de Moncton a le vent dans les voiles. Fondée en 2013, elle vend désormais dans les quatre provinces de l’Atlantique. Depuis la fin du mois de juin, ses spiritueux sont vendus dans une centaine de détaillants de Terre-Neuve-et-Labrador.
Son président, Marc LeBlanc, espère un jour jouer dans la cour des grands.
«Dans cinq ans, j’aimerais voir nos produits sur les tablettes de toutes les provinces canadiennes et acheminés en Asie», mentionne-t-il.
La distillerie tente actuellement de faire une percée sur le marché ontarien et ses 800 magasins d’alcool.
«C’est une occasion en or, on multiplierait presque notre production par dix et on pourrait embaucher 15 employés à temps plein», souligne M. LeBlanc.
Mais la route sera longue. Lancer un produit sur un marché aussi réglementé n’est pas une mince affaire.
«Pour chaque juridiction, c’est un processus d’un an. Il faut faire des soumissions, des présentations, soumettre un plan de marketing… Ils ne veulent pas que le produit soit lancé sur les tablettes sans effort publicitaire.»
La Distillerie Port-Royal se tourne également vers la Chine. L’équipe travaille avec une agence chinoise dont les représentants sont venus en visite à deux reprises.
«On répond déjà à toutes les normes. On va y aller, ce n’est qu’une question de temps pour finaliser les protocoles d’importation, assure Marc LeBlanc.
«Les opportunités là-bas sont phénoménales! La classe moyenne recherche des produits importés: il y a une explosion au niveau des vins et pour les spiritueux, ça commence. De plus, il semble y avoir un attrait pour notre image, le renard blanc.»
L’entreprise de Moncton est en passe de réussir son pari de se faire une place dans une industrie dominée par une poignée de grands groupes. Cet été, la vodka Snowfox se classait en seconde position du palmarès des ventes d’Alcool NB dans sa catégorie.
Pourtant, d’après les sondages réalisés par la distillerie, la majorité des clients néobrunswickois ignorent que la boisson est produite dans la province. Et pour cause, l’image de marque du produit ne fait pas référence à la culture locale.
«On voulait créer une marque qui serait reconnue à l’internationale avec un look canadien. On avait peur de freiner notre croissance avec un concept trop régional», explique Marc LeBlanc.
L’alcool est produit de façon industrielle dans des installations dernier cri. Du mélange à la mise en bouteille, tout est automatisé. La distillerie peut produire 750 caisses de 12 bouteilles en une seule journée.
«Cette année, on va produire 10 000 caisses de 12 bouteilles, mais on opère seulement à 5% de notre capacité. On a les infrastructures pour aller chercher de gros marchés», précise l’homme d’affaires.
Il ajoute que les bénéfices restent limités au Nouveau-Brunswick. Alcool NB impose une marge de profit bien plus élevée que dans d’autres provinces, comme la Nouvelle-Écosse.
«Notre marché le plus difficile en terme de profitabilité, c’est le Nouveau-Brunswick. Il nous reste juste des miettes pour faire des efforts de publicité. On est en pourparlers avec le gouvernement pour avoir les mêmes conditions que nos compétiteurs d’autres juridictions canadiennes.»