La réforme fiscale proposée par Bill Morneau
Devant la levée de boucliers de la communauté d’affaire face à la réforme Morneau sur la fiscalité, il serait temps, je pense, de dire les vraies affaires!
Qui parmi nous n’a pas un jour maugréé contre des pêcheurs de homard qui ne déclarent pas toutes leurs prises, ou, encore, contre un dentiste que l’on ne peut voir parce qu’il est parti à une conférence à Las Vegas?
Ajoutons à ceci le fils d’un voisin qui va aux études avec une voiture enregistrée au nom de la compagnie familiale et qui impressionne ses amis en sortant la carte de crédit de cette même compagnie.
Pourquoi un médecin dont les revenus proviennent exclusivement des taxes que vous payez au provincial, devraient-ils bénéficier d’avantages fiscaux que vous, qui êtes salariés, n’avez pas?
Saupoudrage et placements passif, voilà très simplement ce que le gouvernement fédéral veut éliminer pour une simple question d’équité. Selon que l’on soit pour ou contre, les changements suggérés suscitent un tollé d’opinion.
Le saupoudrage, par exemple, consiste à répartir les revenus d’une compagnie entre des membres d’une même famille qui paient moins d’impôts, et les placements passifs permettent d’investir là où on ne paie pas ou moins d’impôts même si ces placements n’ont rien à voir avec l’activité de la compagnie et ne contribue pas du tout à la création d’emplois.
J’ai bien entendu des gens faire valoir que ces bénéfices compensent pour l’absence de fond de pension ou de sécurité pour les vieux jours. D’accord, mais il faut également mettre ceci dans le contexte que dans une province comme la nôtre, près de la moitié des travailleurs n’ont pas de fond de retraite et ne peuvent pas se qualifier pour ces avantages.
Loin de moi l’idée ici de dire que toute notre communauté d’affaire n’est pas honnête, au contraire. C’est une minorité qui prend un avantage d’une fiscalité pas assez étanche.
Foutaise quand on dit que toutes ces exemptions sont réinvesties dans la communauté. J’ai suivi cela de près et sauf quelques compagnies que l’on peut qualifier de dynamiques dans leur désir d’investir dans la communauté, trop de richesses créées à partir de ressources qui nous appartiennent tous ne sont pas réinvesties ici. Certainement si tout le monde était comme le Dr Gilbert Blanchard, qui investit tout son temps et tout son argent pour rehausser sa communauté, il n’y en aurait pas de problèmes!
Seul bémol dans cette réforme, il demeure essentiel que tout changement à la taxation permette un développement de notre industrie agricole et favorise la relève de nos entreprises de pêche. Il serait regrettable que seuls les fils à papa bien nantis finissent par posséder tous les permis de pêche au homard de la province.
Un peu de justice et d’équité, c’est tout ce que cette réforme cherche à trouver!
Dans les régions côtières de la province, les revenus reliés à la pêche au homard et au crabe des neiges ont presque doublé au cours des dernières années. Il est légitime de se poser la question à savoir si les retombées économiques de cette richesse profitent à tous! C’est une question d’équité.
Les modifications proposées par Justin Trudeau au système d’impôts des petites entreprises vont affecter gravement l’esprit d’entrepreneuriat et la création d’emplois au Canada.
Une décision irréfléchie que M. Trudeau justifie en disant que les petites entreprises doivent être traitées comme les particuliers de la classe moyenne, alors que la vraie raison est la recherche de nouveaux revenus.
Un premier ministre et quelques ministres élevés dans la dentelle qui ne connaissent pas les défis qui mettent de la pression à chaque instant sur les entrepreneurs. Que ce soit la réglementation, l’environnement, la valeur du dollar canadien, la douane tarifaire et non tarifaire en plus des taxes et des impôts de plus en plus élevés.
Si, comme le prétend M. Trudeau, il y a des abus dans certains secteurs, pourquoi attaquer, accuser, dénigrer et mépriser toutes les petites entreprises. Elles font partie du moteur économique et créent la majorité des emplois au Canada.
De vouloir moderniser le système fiscal au Canada n’a rien de méchant. Toutefois, d’essayer durant l’été et à la vitesse de faire passer des changements aussi importants et aux effets désastreux pour certains secteurs, est totalement inacceptable.
Il faut remonter aux années 1970 pour la dernière grande réforme fiscale qui avait pris quelques années à être évaluée, expliquée et mise en place. Alors, de vouloir faire avaler ces changements à la cachette et à la vitesse démontre un manque de respect pour les petites entreprises du Canada et les centaines de milliers d’emplois qu’elles représentent.
Nous avons, au N.-B., un exemple récent d’un gouvernement qui a essayé de mettre en place trop rapidement des changements au système de taxation foncière. Nous connaissons les résultats désastreux pour la population, les gouvernements locaux et la province elle-même.
Si certains groupes utilisent des failles dans le système fiscal canadien, il faut corriger ces failles faites par les gouvernements ou les fonctionnaires et non traiter les entreprises de fraudeuses.
Si ce que font les entreprises est illégal, utilisez la loi, sinon pourquoi les accuser et les montrer du doigt en prétendant vouloir aider la classe moyenne alors que la vraie raison est une nouvelle source de revenus.
Il semble que l’intention de M. Trudeau est d’apporter tout le monde au plus bas dénominateur et d’éliminer l’esprit d’entrepreneuriat. Il ne comprend pas que des hommes et des femmes sont prêts à vouloir en faire davantage que d’autres et créer de la richesse pour tous en fabriquant ou en créant des produits et des services qui sont exportés ou consommés ici au Canada.
Ce n’est qu’une façon sournoise d’aller chercher des millions de dollars à laquelle s’ajoutera l’an prochain la taxe sur le carbone où encore une fois la vraie raison n’est pas l’environnement, mais bien une possibilité d’annoncer des contributions et prendre des selfies.
Les expertises et compétences de M. Trudeau semblent être limitées à l’art de voyager, les
selfies et le cannabis. D’ailleurs, on pourrait le surnommer premier ministre du CANA bis.