Entrepreneuriat social
«Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage.» – Jean Jaurès
Imaginez une société où entrepreneuriat ne rime pas avec capitalisme. Imaginez des entreprises pour lesquelles l’impact social l’emporte sur les gains financiers. Imaginez travailler dans un environnement de travail convivial, stimulant et solidaire. Imaginez un monde dans lequel les entrepreneurs sociaux abondent. Imaginez un monde où la pauvreté est chose du passé.
Voilà ce que j’ai visualisé en terminant un livre du lauréat du prix Nobel de la paix, l’économiste bangladais Muhammad Yunus. Mais, je me devance un peu.
Je vais d’abord présenter ce que j’entends par entreprise sociale. Quoique vaste en sens, le concept décrit essentiellement une entreprise, à but lucratif ou sans but lucratif, à vocation sociale ou environnementale.
ENVOÛTEMENT
Mon éveil à l’entrepreneuriat social remonte à quelques années lors de ma lecture sur l’entreprise de chaussures Toms.¹ Sous son modèle d’entreprise révolutionnaire – «une paire achetée, une paire donnée» – un enfant en besoin reçoit une paire de chaussures chaque fois qu’une paire est vendue. Le fondateur de Toms a choisi de donner un sens à sa vie en plaçant une mission humanitaire au coeur de son plan d’affaires.
CONSCIENTISATION
À la suite de cette bouffée d’inspiration, j’ai lancé une entreprise sociale phénoménale. Je plaisante. Je ne me suis pas du tout lancé en affaires, mais j’ai commencé à m’informer sur les compagnies aux alentours afin de discerner lesquelles étaient socialement responsables. Dès lors, j’arrêtai de soutenir aveuglément les entreprises qui m’offraient des prix alléchants ou un accès facile en ligne. Je voulais savoir quelles entreprises avaient un impact plus positif que négatif sur le monde.
CHEZ NOUS
Par bonheur, je constate une croissance de l’entrepreneuriat social au NouveauBrunswick. À titre d’exemple, Enviro Plus Sud-Est fournit des emplois à des personnes marginalisées; celles-ci nettoient et réparent des meubles qui sont ensuite vendus à la communauté.
En outre, le plan gouvernemental provincial d’inclusion économique et sociale, «Ensemble pour vaincre la pauvreté», a mis des mesures en place qui appuient les entreprises sociales. Ici! Chez nous!
SOCIAL-BUSINESS
Je reviens enfin au livre de Yunus sur le social-business. (ll n’y aurait toujours pas de traduction française exacte pour cet excellent concept.) Yunus croit ardemment à son modèle et y voit une solution à la pauvreté dans notre monde – une solution plus respectueuse et plus durable que la charité traditionnelle. Voici les sept principes du socialbusiness: 1. L’objectif de l’entreprise est de vaincre la pauvreté ou d’autres problèmes sociaux – et non de maximiser le profit. 2. L’entreprise assure sa viabilité financière
et économique. 3. Les investisseurs récupèrent leur investissement, mais aucun dividende n’est distribué. 4. Lorsque les investissements sont remboursés, les profits demeurent dans l’entreprise pour le développement de celle-ci. 5. L’entreprise est respectueuse de l’environnement. 6. Les employés reçoivent des salaires du marché avec des conditions de travail supérieures à la moyenne. 7. Faire cela dans la joie!²
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Osons entreprendre différemment! J’invite respectueusement vos partages et questions ¹ Mycoskie, B. (2012). Start Something that Matters. New York: Spiegel and Grau. ² Yunus, M. (2010). Building Social Business. New York: PublicAffairs.