L’île Bonaventure: la perle de la Gaspésie
Le rocher Percé est sans conteste l’un des symboles les plus célèbres du Québec. Chaque année, des centaines de milliers de visiteurs traversent la Gaspésie afin de l’apercevoir. Mais saviez-vous que juste derrière le rocher se cache l’un des endroits les
Vous l’aurez sans doute deviné, je parle ici de la petite île Bonaventure située à 3,5 kilomètres de la côte de Percé. Appartenant, comme le rocher, au Parc national de l’ÎleBonaventure-et-du-Rocher-Percé (SÉPAQ), il s’agit d’une véritable perle!
Grande d’à peine 4,16 kilomètres carrés, l’île Bonaventure cache une histoire fascinante. Découverte en 1534 par Jacques Cartier, elle servira pendant plusieurs années de poste pour la pêche saisonnière. En effet, la région est reconnue pour l’abondance de morues qui s’y retrouve. La morue a d’ailleurs été le premier moteur économique de la NouvelleFrance, plus important encore que la traite des fourrures.
Au 19e siècle, la famille Le Boutillier, qui a le monopole de la pêche à la morue dans la région avec la famille Robin, y installe l’une de ses pêcheries. Quelques édifices de l’époque ont survécu aux années et se tiennent encore fièrement debout sur l’île. Dans un souci de conserver la richesse patrimoniale du site, 22 des 25 maisons du 19e siècle ont été restaurées ou reconstruites de toutes pièces.
Mais si on se rend sur l’île, c’est bien sûr pour admirer la colonie de fous de Bassan qui y habite. Ils sont d’ailleurs plus de 100 000 fous de Bassan à revenir sur l’île chaque été pour la période de reproduction. En s’en approchant, on entend d’abord leurs cris… imaginez-vous 100 000 oiseaux qui crient en même temps! Puis, on les aperçoit bien installés sur leur nid. Peu d’endroits au monde permettent de voir une colonie aussi grande de si près. Et laissez-moi vous dire que le spectacle est absolument magnifique.
Avec le réchauffement climatique, les poissons dont se nourrissent les fous de Bassan se font de plus en plus rares. Alors que l’eau devient de plus en plus chaude, les poissons migrent vers le nord laissant les fous dans un état précaire. Depuis quelques années, on a d’ailleurs noté d’importantes baisses dans le nombre de petits qui viennent au monde (ou qui survivent jusqu’à l’âge adulte) dans la colonie. Un bien triste constat.
Je ne peux bien sûr pas conclure cet article sans vous glisser quelques mots sur le rocher Percé! Comme moi, vous avez peut-être grandi bercé par les images du célèbre rocher. En le regardant de près, on comprend rapidement pourquoi il est devenu l’emblème touristique du Québec. Impossible de rester indifférent devant ce chef-d’oeuvre de la nature qui veille sur la péninsule gaspésienne depuis plus de 300 millions d’années.
Et imaginez-vous que jadis, le rocher n’avait pas une, pas deux, mais bien trois arches. Oui, oui, vous avez bien lu: trois arches! Mais au fil des ans, son aspect a été largement modifié. Proies des vents et des marées, deux de ses arches n’ont pas survécu au temps: la dernière s’est écroulée le 15 juin 1845.
Et qu’en est-il de l’arche actuelle? Survivrat-elle au temps? Après l’effondrement de l’emblématique «Fenêtre d’Azure» à Malte l’été dernier, on ne peut pas faire autrement que de se poser la question!
Bon, on ne se le cachera pas, le rocher Percé ne restera pas debout pour l’éternité. Mais soyez rassuré, sa disparition n’est pas prévue pour bientôt. En moyenne, le rocher perd environ une tonne de roches par jour. À ce rythme, les experts estiment qu’il faudra encore entre 400 et 500 ans pour que le trou s’effondre. Il vous reste donc encore pas mal d’années devant vous pour venir le voir (ou le revoir!).
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