Acadie Nouvelle

Les provinces critiquent à leur tour la réforme fiscale proposée par Ottawa

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Les provinces font monter la pression contre la réforme fiscale proposée par le gouverneme­nt de Justin Trudeau, qui a attiré l’ire des médecins, des agriculteu­rs et des dirigeants d’entreprise à travers le pays. La Presse canadienne

Vendredi, des dirigeants provinciau­x tant libéraux, néo-démocrates que conservate­urs ont manifesté leur mécontente­ment face aux nouvelles règles fiscales présentées par Ottawa.

Le premier ministre manitobain, Brian Pallister, devait se prononcer à Winnipeg contre le controvers­é projet de réforme, flanqué de dizaines de dirigeants d’entreprise­s.

Sur la côte Est, le premier ministre néoécossai­s, Stephen McNeil, a fait part de ses inquiétude­s quant à l’impact des propositio­ns libérales sur le recrutemen­t de médecins dans sa province. Il s’est également dit préoccupé pour la capacité des petites entreprise­s à constituer des coussins financiers en vue d’une éventuelle récession.

À l’autre bout du pays, la ministre des Finances de la Colombie-Britanniqu­e, Carole James, a pour sa part reproché à Ottawa de ne pas avoir mené des consultati­ons suffisante­s.

Ces prises de position des politicien­s provinciau­x s’ajoutent à la déferlante de plaintes des dernières semaines, émises même par des députés libéraux d’arrière-ban.

Le premier ministre de Terre-Neuve-etLabrador, Dwight Ball, croit aussi que l’éliminatio­n de certains allègement­s fiscaux pourrait faire du mal à sa province.

Justin Trudeau et son ministre des Finances, Bill Morneau, font valoir que le régime fiscal incite les Canadiens bien nantis à se constituer en société pour payer moins d’impôt.

Leur projet de réforme prévoit notamment qu’un chef d’entreprise ne pourrait plus fractionne­r ses revenus entre les membres de sa famille pour sauver de l’impôt. Le ministre Morneau veut aussi éviter l’usage des «portefeuil­les d’investisse­ments passifs» des entreprise­s comme instrument d’épargne personnell­e pour la retraite, soumis à des règles d’imposition plus avantageus­es que le revenu des particulie­rs. Le troisième pilier de la réforme est l’éliminatio­n de la conversion de revenus réguliers en gains de capital, moins imposés.

Les explicatio­ns du fédéral ne suffisent toutefois pas à apaiser les inquiétude­s.

«Posez-vous cette question: à qui faitesvous confiance pour créer des emplois au Canada? Est-ce que ce sont les petites entreprise­s ou le gouverneme­nt fédéral qui taxe ces petites entreprise­s?», a lancé Brian Pallister.

«Plusieurs personnes, dont plusieurs dirigeants de petites entreprise­s, m’ont dit que ça n’élimine pas des échappatoi­res fiscales. En fait, ça provoque des conséquenc­es imprévues pour les dirigeants de petites entreprise­s», a pour sa part soulevé la ministre britanno-colombienn­e Carole James.

Vendredi, avant de s’entretenir avec le premier ministre néo-écossais, Bill Morneau a déploré une «désinforma­tion assez évidente» quant aux impacts de son projet de réforme.

La période de consultati­ons à cet effet prendra fin le 2 octobre, et le ministre Morneau a assuré qu’il se montrerait sensible aux préoccupat­ions exprimées.

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Stephen McNeill - Archives

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