«Obamacare»: John McCain joue encore les trouble-fête
Le sénateur républicain John McCain a annoncé vendredi qu’il s’opposera aux plus récents efforts de son parti pour abolir puis remplacer l’«Obamacare», scellant vraisemblablement le sort de ce projet de loi qui sera soumis aux voix la semaine prochaine à la chambre haute. Associated Press
Le sénateur McCain a rejeté la proposition de ses collègues Lindsey Graham et Bill Cassidy, qui prévoyait le transfert aux États, par le gouvernement fédéral, de pouvoirs et de financement en matière de santé. Les grandes organisations médicales soutiennent que des millions d’Américains ne seraient plus couverts, et des gouverneurs des deux camps s’y opposent.
M. McCain a plaidé vendredi qu’on ne pouvait lui dire notamment combien de personnes seraient touchées par cette réforme, et ce qu’il leur en coûterait. Il a estimé que républicains et démocrates devraient continuer à négocier une meilleure solution.
Le sénateur républicain Rand Paul s’oppose aussi à ce projet de loi, et leur collègue Susan Collins a indiqué vendredi qu’elle y songeait sérieusement. En comptant l’opposition de M. McCain, les républicains ne recueilleraient tout au plus que 49 voix au Sénat la semaine prochaine, alors qu’ils auraient besoin de 50 voix.
M. McCain avait déjà fait déraper en juillet un précédent projet républicain pour se débarrasser une fois pour toutes du régime d’assurance-maladie adopté par Barack Obama. Une fois encore vendredi, le sénateur âgé de 81 ans, qui combat un cancer du cerveau, a été le fossoyeur de cette promesse électorale capitale chez les républicains.
La sénatrice démocrate Patty Murray a indiqué vendredi qu’elle était prête à reprendre les négociations avec les républicains pour trouver un terrain d’entente. Elle avait déjà collaboré avec son collègue républicain Lamar Alexander sur un projet de loi qui aurait permis de consolider les marchés locaux d’assurance-maladie. Mais leurs efforts ont été abandonnés la semaine dernière lorsque les républicains ont mis de l’avant leur projet de loi pour abolir l’«Obamacare».
La Chambre des représentants a déjà adopté en mai sa loi qui prévoit l’abolition de l’«Obamacare», et le président Donald Trump avait même organisé dans le jardin des Roses, à la Maison-Blanche, une fête champêtre pour le souligner - peut-être de façon un peu prématurée, soutiennent ses adversaires.
M. Trump militait depuis très activement pour que la chambre haute adopte son projet de loi abolitionniste, alors que les militants républicains demandaient des comptes à leurs élus.
Avant l’annonce de John McCain, vendredi, le président Trump a publié sur Twitter: «Rand Paul, ou quiconque votera contre le projet, sera à jamais (dans les futures campagnes politiques) considéré comme “le républicain qui a sauvé ObamaCare”».