ÉPREUVES DE FORCE À BATHURST
Le manque d’expérience et quelques malchances plombent les efforts des athlètes néo-brunswickois
Les Néo-Brunswickois n’ont pas démérité, samedi, au Championnat national des hommes forts et femmes fortes de l’Alliance canadienne des athlètes de force amateurs. Pour la première fois, la rencontre se tenait dans la province. Elle s’est déroulée sur l’aire de stationnement du Centre régional K.-C.-Irving, à Bathurst.
Pas de podiums pour nos compétiteurs engagés, l’un d’eux a dû abandonner sur blessure. Mais certains se sont illustrés dans quelques épreuves.
Dans sa catégorie super lourd (plus de 122 kg), Joey Lavallée a remporté le dumble press. À neuf reprises, celui qui s’entraîne à Moncton a porté à bout de bras, au-dessus de son épaule, un haltère de 160 livres, en n’utilisant qu’une seule main.
Le colosse de 6 pieds 2 pouce a terminé en quatrième position. Même classement pour Samantha Belliveau, de Moncton également. La jeune femme était inscrite dans la catégorie lourd (plus de 80 kilos). Au soulevé de terre, elle a enchaîné 10 répétitions, s’emparant d’une barre lestée de 375 livres.
«Le deadlift, c’est ce que je préfère», confie-t-elle.
Adam Boucher a été contraint de s’arrêter au terme de la quatrième et avantdernière épreuve. Il n’a pas entamé le championnat au sommet de ses capacités. La semaine dernière, il s’est blessé au biceps gauche pendant un entraînement.
«À cause de ça, je n’ai pas pu me donner à 100%. Ce sont les risques du métier, plaisante-t-il. J’ai fait ce que j’ai pu.»
Joey Lavallée, lui aussi, aurait aimé faire mieux. La veille de la rencontre, il avait reconnu à l’Acadie Nouvelle vouloir gagner. Ce rendez-vous, il le voyait comme un tremplin vers une carrière professionnelle. Que lui a-t-il manqué?
«C’est mon premier national. J’ai réalisé qu’il y avait des gars beaucoup plus expérimentés que moi. Ceux de Colombie-Britannique étaient impressionnants. Mais l’an prochain, je serai prêt», promet-il.
Le gaillard a aussi joué de malchance. Au moment d’attaquer ses soulevés de terre, l’attache qu’il portait au poignet gauche s’est déchirée.
«Ma courroie était usée. Ça m’a déconcentré. J’ai fait trois répétitions, alors que j’aurais pu en faire une dizaine.»
Leur participation a motivé nos athlètes provinciaux à poursuivre dans leur discipline. Aucun n’avait jusqu’à présent atteint un tel niveau de compétition.
Chacun a pu évaluer ce qu’il valait sur la scène nationale. Les affrontements d’hommes forts et de femmes fortes ne sont pas aussi développés au Nouveau-Brunswick qu’ailleurs au pays.
Parce qu’ils ne se sont pas hissés à la première ou à la deuxième place de leur catégorie, les champions néo-brunswickois présents samedi ne se sont pas qualifiés pour les mondiaux programmés au printemps, aux États-Unis.
Antoine Marchand, de Québec, leur souhaite de vivre l’expérience américaine. Il devait concourir à Bathurst ce week-end, mais une blessure au dos l’en a empêché. Il s’est contenté du rôle de spectateur. Le Québécois a connu l’ivresse du mondial l’année dernière.
«C’est incroyable, mon meilleur souvenir de compétition à date. On se retrouve face à des Russes, des Africains, des Chinois… Pour tout homme fort, c’est le Graal!»
«On manque d’équipement. Dans le Nord, on n’a rien. Il nous faut plus que des gyms. Les propriétaires de celui où je vais à Tracadie parlent de s’agrandir dans deux ou trois ans, avec une partie réservée aux entraînements
de force. C’est bien, mais nous c’est maintenant qu’on a besoin d’infrastructures adaptées», souligne Adam Boucher.