Edmundston: Burger King et St-Hubert offrent un service de navette gratuit pour les élèves
«Nous avons de bonnes relations avec nos voisins commerçants, mais il a été clairement dit lors de rencontres avec eux que la présence de leur navette sur les terrains de l’école n’était pas souhaitée», a expliqué Bertin Lang, le directeur de l’établissement scolaire.
Les écoliers de l’école secondaire Cité des Jeunes A.-M.-Sormany d’Edmundston bénéficient désormais d’un service de navette gratuit entre l’établissement scolaire et les restaurants voisins Burger King et St-Hubert.
Le restaurant Burger King du Centre Grey Rock en a récemment fait l’annonce sur sa page Facebook, laquelle compte un peu plus de 500 adeptes.
«Nous sommes très fiers de vous annoncer que le Burger King d’Edmundston et le St-Hubert offriront un service de navette gratuitement aux élèves de la CDJ, chaque heure du midi durant l’année scolaire!», peut-on lire depuis jeudi soir dernier sur le réseau social.
La nouvelle en a fait bondir plusieurs, ceux-ci dénoncent l’incursion de ces géants de la restauration rapide dans la vie scolaire.
Le médecin de famille Yoni Freedhoff a été un des premiers à condamner le geste des restaurateurs sur son blogue Weighty Matters, même si pas moins de 700 km séparent la Cité des Jeunes A.-M.-Sormany de son lieu de résidence.
Le médecin et professeur à l’Université d’Ottawa n’a pas hésité à vertement critiquer cette décision après avoir été informé par un parent mécontent de la situation.
«Je suis vraiment choqué! Je n’ai jamais vu une telle situation d’exploitation d’élèves et penser que c’est correct de le faire», a tout d’abord indiqué Yoni Freedhoff à l’Acadie Nouvelle.
«La présence de salades dans ces restaurants ne fait pas d’eux des endroits où l’on mange sainement», a ajouté le Dr Freedhoff, qui dit souhaiter voir ce service de navette disparaître rapidement.
«Bien qu’il soit peu réaliste de s’attendre davantage de ces multinationales, j’espère que ce franchisé local réfléchit sur les questions d’éthique et sur ce qui m’apparait être une pratique particulièrement prédatrice», de conclure le blogueur.
La direction de la Cité des Jeunes A.-M.Sormany dit désapprouver cette façon de faire des commerçants.
Le District scolaire francophone du NordOuest (DSFNO) affirme pour sa part partager la prise de position et les propos de la direction de l’école.
«Il faut savoir que la CDJ ne peut pas empêcher ce service de ‘‘taxi’’ pour les élèves sur l’heure du midi. Les écoles ne peuvent pas non plus empêcher les élèves d’aller diner dans les restaurants. Il s’agit d’un choix qui revient aux parents, et qui doit être discuté dans les familles», a expliqué Julie Poulin, porte-parole du DSFNO.
Le district scolaire a ajouté que l’école encourage ses élèves à demeurer sur place sur l’heure du midi, à profiter pleinement de la vie étudiante qui y est offerte et du fait que la CDJ offre un service de cafétéria au menu santé et varié, à un coût raisonnable.
Les instigateurs du projet de navette ont indiqué à l’Acadie Nouvelle que l’initiative vise tout simplement à assurer la sécurité des élèves qui se rendent parfois à pied dans les restaurants du complexe, là où il y a une intense circulation routière.
«Mes partenaires et moi avons tous des enfants qui vont à l’école, nous voulons tous la sécurité de nos jeunes et avons un devoir moral en ce sens», a affirmé Marco Godbout, responsable du développement des affaires de l’entreprise Edmundston Truck Stop.