SURPRENANT TOUR DE FORCE À SHIPPAGAN
Une situation surprenante s’est produite à l’Université de Moncton, campus de Shippagan (UMCS). Le nombre d’inscriptions totales a grimpé d’environ 10% de 2016 à 2017.
Catherine Robichaud et Danika ChiassonBeaudin figurent parmi les jeunes de la Péninsule acadienne qui ont choisi d’étudier à proximité de chez eux. Les deux jeunes femmes viennent d’entamer leurs études universitaires à Shippagan pour obtenir un Diplôme en sciences de la santé.
«C’était une question financière d’une part, mais on avait entendu dire que les professeurs étaient disponibles et compréhensifs ici. On dirait qu’ici, les gens nous connaissent par notre nom, alors qu’à Moncton, on serait plutôt un numéro», commente Catherine Robichaud, de Lamèque.
Après Shippagan, elles devront éventuellement se diriger vers un autre établissement pour obtenir leur diplôme, mais Danika Chiasson-Beaudin voit l’UMCS comme étant un bon endroit où faire la transition entre les études secondaires et postsecondaires.
Comme plusieurs étudiants du NouveauBrunswick, les deux jeunes femmes profitent aussi du programme de scolarité gratuite qui s’adresse aux étudiants et étudiantes des universités publiques de la province dont le revenu familial est de 60 000$ ou moins.
Le vice-recteur de l’UMCS, Sid-Ahmed Selouani croit que les programmes d’aide aux étudiants à faible et moyen revenu mis en place par le gouvernement Gallant pourraient être l’un des nombreux facteurs à l’origine de la hausse du nombre d’étudiants canadiens qui ont choisi d’étudier dans l’un des trois campus de l’Université de Moncton, soit Shippagan, Edmundston et Moncton.
«On ne mesure pas encore l’ampleur des programmes, mais c’est un facteur important à considérer. Le tiers des étudiants à l’Université de Moncton en profite, on parle de près de 1000 étudiants», dit-il.
L’Université de Moncton a dévoilé ses statistiques d’inscription pour l’année scolaire 2017-2018 il y a quelques jours. Un total de 4208 étudiants fréquentent l’un des trois campus. Le campus principal à Moncton, compte 33 étudiants de moins par rapport à l’année dernière. La chute est attribuée à une baisse du nombre d’étudiants internationaux.
À compter du 21 septembre, ils étaient 348 à fréquenter le campus de Shippagan à temps plein. Contrairement à Moncton, le nombre d’étudiants étrangers a légèrement grimpé en passant de 15 à 20.
Sid-Ahmed Selouani cite d’autres facteurs pour expliquer la hausse dans la seule université de la Péninsule acadienne, comme la qualité de l’éducation, la vie étudiante et la proximité entre les étudiants et leurs enseignants, même s’il tient à apporter quelques nuances.
«Nous sommes revenus au même niveau d’inscriptions qu’en 2014. Il y a eu des baisses drastiques entre temps, alors on peut dire que c’est un retour en quelque sorte à la normale.»
Les recruteurs ont redoublé d’efforts pour attirer davantage d’étudiants à Shippagan, dit M. Selouani.
«Selon moi, c’est grâce à l’effort du personnel, surtout ceux qui sont chargés du recrutement. Ils n’ont pas ménagé d’efforts. Ils ont fait la différence, malgré le contexte difficile. Le contexte est rarement favorable dans notre bassin traditionnel à cause de la baisse démographique.»
L’UMCS tente aussi de se démarquer en proposant des programmes d’études qui ne sont pas offerts ailleurs, dont le Baccalauréat en développement durable et zone côtière et le Baccalauréat en gestion de l’information.
«Par rapport à nos programmes de niche, il y a des gens qui viennent du Québec. Nous avons des ententes interinstitutionnelles avec des Cégeps. Ce sont des ententes qui nous permettent d’attirer une clientèle provenant de l’extérieur de notre bassin traditionnel du nord du Nouveau-Brunswick.»