39 ANS À PAYER DES FACTURES EN TROP?
Un citoyen de Saint-Quentin estime avoir été victime des ratés du système d’évaluation foncière du gouvernement du Nouveau-Brunswick.
Onil Labrie dit avoir payé des factures d’impôt foncier pendant 39 années pour un terrain qui n’existe pas.
«Je suis victime du plus gros vol d’évaluation foncière qui a eu lieu au NouveauBrunswick et, d’après moi, du pire de tout le Canada!», affirme-t-il d’entrée de jeu, avant de raconter son histoire peu banale à l’Acadie Nouvelle.
Celle-ci a débuté en septembre 1978, alors que Onil Labrie a fait l’acquisition d’un terrain et d’un chalet sur la rue du Havre, dans le paisible village de Pointe-Verte, dans la région Chaleur.
À partir de ce moment, l’agriculteur a reçu annuellement deux factures d’impôt foncier. L’une d’elles s’apparente à une facture pour un simple terrain alors que la seconde concerne un lot composé d’un terrain sur lequel est construit un chalet.
Onil Labrie n’en démord pas, il n’aurait jamais dû recevoir deux factures d’impôt foncier distinctes pour une même propriété.
Plusieurs années plus tard, il blâme sévèrement le gouvernement provincial et Service NB qui, selon lui, ont fait montre de négligence en plus de ne pas avoir remboursé en totalité les sommes qu’il aurait payé en trop.
Ce n’est pourtant qu’en 2016 que cet homme de Saint-Quentin a senti que quelque chose ne tournait pas rond avec son impôt foncier, alors que l’évaluation de sa propriété de Pointe-Verte est soudainement passée de 14 000$ à 24 000$.
Onil Labrie a contesté cette évaluation foncière en 2016 et une seconde fois plus tôt cette année.
Au même moment, il recevait une autre évaluation pour un lot et un chalet, dont la valeur estimée est de 89 400$.
Il accuse le gestionnaire de Service NB responsable de son dossier d’avoir tenté de camoufler toute l’affaire avant de lui avouer candidement au téléphone que le terrain en question n’existait effectivement pas.
«Il savait ça depuis 2006! Il était dans l’eau chaude et m’a dit que j’allais être remboursé et recevoir un chèque», explique Onil Labrie.
Celui-ci a finalement obtenu au printemps un remboursement de 8946,30$ du ministère des Finances.
Le principal intéressé s’est dit estomaqué à la vue du montant du remboursement, à tel point qu’il n’a même pas encore encaissé le chèque quelques mois plus tard.
«Ça ne paye même pas les intérêts sur ce que j’ai payé durant 39 ans, je me suis fait voler durant toutes ces années», soutient Onil Labrie, qui estime être en droit d’obtenir un remboursement de 40 000$.
Qualifiant le tout de fraude et de vol public, il dénonce Service NB et le ministère des Finances qui n’auraient pas justifié le montant de 8946,30$ qui lui a été alloué.
«J’étais tellement enragé que je n’ai même pas encore cherché à obtenir des explications», affirme Onil Labrie.
Au ministère des Finances, on explique que les propriétaires qui reçoivent un relevé de Service NB à la suite d’une demande de révision percevront des intérêts sur le troppayé, intérêts qui seront calculés à compter de la date qu’ils ont effectué leur paiement.