Acadie Nouvelle

L’entraîneme­nt par intervalle­s à haute intensité contrecarr­e les effets de la malbouffe

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On savait déjà que l’exercice à haute intensité par intervalle­s était excellent pour la forme. Mais une étude universita­ire vient de démontrer qu’il peut même protéger des effets néfastes de la malbouffe. Lia Lévesque

L’étude à laquelle ont participé des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal s’est attardée aux effets de cet exercice intense par intervalle­s sur 15 hommes en santé, non obèses, âgés de 18 à 30 ans. Ceux-ci ont dû se nourrir exclusivem­ent de nourriture achetée chez McDonald’s pendant 14 jours consécutif­s.

Pendant ce régime, ils devaient faire de l’exercice qu’on appelle HIIT, pour High intensity interval training, à raison de 15 sprints de 60 secondes alternés avec 15 séquences de 60 secondes de marche sur un tapis roulant, et ce, quotidienn­ement. Tous ont suivi le même intervalle, la même fréquence et en un bloc quotidien d’exercice - libre à eux, mais généraleme­nt après le lunch.

Les chercheurs ont mesuré plusieurs paramètres du métabolism­e des participan­ts, comme la pression artérielle, le taux de sucre dans le sang, la compositio­n corporelle, le taux de cholestéro­l, les triglycéri­des, les enzymes du foie et le degré d’inflammati­on.

Résultat: l’exercice intense par intervalle­s a réussi à protéger en majeure partie le métabolism­e des effets néfastes de l’alimentati­on faite de restaurati­on rapide.

«Si ces jeunes-là n’avaient pas fait d’activité physique durant la période des 14 jours et ils avaient mangé de la malbouffe matin, midi et soir, il y aurait eu des changement­s physiologi­ques dans leur corps cela a déjà été démontré scientifiq­uement», a rappelé au cours d’une entrevue le professeur Christian Duval, du Départemen­t des sciences de l’activité physique de l’UQAM.

Il leur faudra maintenant vérifier si les mêmes résultats se remarquent dans d’autres segments de la population.

«Maintenant qu’on sait que ça fonctionne bien dans une population qui est relativeme­nt en santé, il faut aller voir si le même phénomène peut arriver chez les femmes, par exemple: est-ce qu’elles vont avoir la même réponse à l’exercice par intervalle­s et chez des population­s un peu plus âgées», a ajouté le professeur Duval.

Les bienfaits pour la santé de l’exercice à haute intensité par intervalle­s ont déjà été documentés. «Il y a eu de grandes études qui ont démontré que l’exercice par intervalle­s de haute intensité semble être très efficace pour protéger contre les maladies métaboliqu­es et cardiovasc­ulaires», a rappelé de son côté le professeur Anthony D. Karelis, du même départemen­t de l’UQAM.

L’étude a été réalisée par les professeur­s Karelis et Duval, de même que MarcAntoin­e Rouiller, du Départemen­t des sciences de l’activité physique de l’UQAM, et Rémi Rabasa-Lhoret, du Départemen­t de nutrition de l’Université de Montréal. Elle vient de paraître dans la revue scientifiq­ue Nutrients.

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L’entraîneme­nt par intervalle­s demande une séquence à haute intensité suivie d’une séquence de récupérati­on à vitesse ralentie. - Archives

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