DES SOUTIENS-GORGE SUR UN PONT
Le début du mois du cancer du sein ne passe pas inaperçu dans la région Chaleur. Plus d’un millier de soutiensgorge, recueillis dans le cadre d’une campagne de financement, ont été accrochés jusquà dimanche sur le pont qui mène au centre-ville de Bathurst.
En prévision du mois d’octobre consacré à la sensibilisation au cancer du sein, la radio anglophone à Bathurst a encouragé les femmes à faire don de leur soutiengorge usagé. Elle a fait appel à deux entreprises de la région pour servir de lieu de dépôt. Les gens pouvaient aussi acheter une brassière en papier pour 2$ ou fournir une aide financière.
Michel Arseneau, un entrepreneur de Beresford, a mordu tout de suite à l’idée. Il s’est même engagé à donner 1$ à la cause par soutien-gorge déposé dans son magasin.
«J’ai trouvé le concept génial. Ce n’est pas facile de faire des collectes de fonds et il fallait avoir une formule à laquelle la communauté pourrait s’attacher. Si tu veux avoir un impact, il faut se démarquer, être original», indique le propriétaire de la Grange à Tapis.
«Nous avons été épatés de la participation. L’équipe d’UNI s’est passé le mot et quelqu’un est venu amener des brassières au magasin, mercredi. Les filles du service de radiologie de l’Hôpital régional Chaleur de Bathurst nous ont remis 44 brassières et un don. Même l’école Bathurst High s’est impliquée», mentionne-t-il.
Vendredi, des équipes ont suspendu les pièces de lingerie sur les garde-fous du pont principal à Bathurst, attirant ainsi l’attention des automobilistes et des piétons. Plusieurs saluaient l’initiative en klaxonnant. Pour des raisons de sécurité routière, les brassières ne resteront en place que durant trois jours.
Bien que le chiffre final sera connu seulement lundi, environ 1700 ont déjà été comptabilisées, bien plus que ce qui était anticipé.
«Le concept n’est pas nouveau. Cela se fait ailleurs dans d’autres villes. Nous savions que ça pouvait fonctionner, parce que chaque fois que nous demandons à la communauté de faire des dons, elle répond présente. Cependant, nous étions un peu nerveux parce que c’est une première dans la région», reconnaît Lindsay Jackson, la directrice de programmation de la radio Max FM.
Elle espère que les femmes seront suffisamment sensibilisées au point de s’autovérifier et ne pas négliger d’effectuer une mammographie.
Edgar Gionet, le propriétaire de NJM, situé au centre-ville de Bathurst, s’est joint au mouvement comme partenaire, surtout que la maladie a frappé de plein fouet sa famille.
«Ma mère est morte du cancer du sein quand j’avais 2 ans. À l’époque, il n’y avait pas grand espoir pour celles qui en étaient atteintes. Maintenant, le taux de survie est énormément plus élevé, surtout quand le diagnostic est tôt. Les brassières sur le pont ne sont pas là pour une rigolade. La population sera au courant du pourquoi du geste, parce que c’est extrêmement visible. Dans ce sens, c’est réussi», dit celui dont l’entreprise est spécialisée dans les réparations de cellulaires et de tablettes électroniques.
Les dons seront versés à la Société canadienne du cancer.
Quant aux sous-vêtements, ils prendront la direction des organismes communautaires oeuvrant pour les démunis.