Acadie Nouvelle

À 91 ans, la passion de la musique l’anime encore!

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Le 9e Festival de la Tradition a lieu ce weekend à Bertrand, dans la Péninsule acadienne. L’Acadie Nouvelle a profité de cette occasion pour rencontrer Thérèse Landry Albert et sa fille Doria Albert, deux passionnée­s de la musique traditionn­elle acadienne.

Thérèse Landry Albert, de Bertrand, est âgée de 91 ans. Mais grâce à son énergie et à sa joie de vivre, on a l’impression qu’elle en a 20 de moins. La musique a toujours fait partie de sa vie. profitait du temps où son père s’absentait pour le travail pour pratiquer des morceaux à l’oreille.

«À un moment donné, j’ai pu apprendre le Un soir, je lui ai dit: qu’estce que tu dirais que je te joue une chanson au violon? Il ne savait pas que je jouais à son violon. Je me suis aperçue qu’il avait des larmes aux yeux. Après ça, j’étais libre de prendre le violon et de le jouer.»

Malgré son amour du violon, il y a eu une période de 30 ans où elle en a peu joué.

Elle était occupée à élever ses quatre enfants. Le temps libre s’avérait une denrée rare, jusqu’au jour où elle a décidé qu’elle prendrait part à un concours de musique à Lamèque. Non seulement elle a dû faire ses preuves comme musicienne, mais plusieurs des participan­ts avaient du mal à accepter la présence d’une femme.

«Quand on m’a vue, c’était pareil comme si une bête noire venait de rentrer. Ils disaient qu’une femme n’avait pas d’affaire là. C’était difficile pour moi. Mon mari m’encouragea­it à continuer. Ça faisait 30 ans que je n’avais pas de violon. Un monsieur m’a conseillé d’aller chercher le violon à mon frère et de pratiquer pendant 15 jours. C’est ce que j’ai fait. Je suis allée au concours. Il y avait 15 hommes et j’étais la seule femme. J’étais nerveuse, mais c’est moi qui ai gagné.»

Au fil des années, Mme Landry Albert a transmis la passion de la musique à ses enfants. Lorsqu’elles étaient jeunes, ses trois filles Fabienne, Florence et Doria ont fondé le groupe Les Fugues. Thérèse Landry Albert continue de jouer avec sa fille Doria en tant que membre du groupe Les Bons vivants acadiens, qui comprend aussi Frédéric et Aristide Savoie ainsi qu’André Girouard.

«C’est une vraie thérapie. Ça nous apporte beaucoup de plaisir et on fait de belles rencontres. Ça m’a pris du temps avant que je réalise que je suis chanceuse, parce que ce n’est pas tout le monde qui fait de la musique. Ça amène du plaisir aux autres et ça nous amène du plaisir aussi», dit Doria Albert.

«Je me souviens quand j’avais 9 ans, je regardais mon frère et mon père jouer. Je voulais vraiment apprendre et jouer comme mon père. Il fallait que j’apprenne! Je regardais comment ils plaçaient leurs doigts sur les cordes, mais mon père ne voulait pas que je touche à son violon.»

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