Acadie Nouvelle

En route vers le camionnage et la livraison électrique­s

- Pierre Saint-Arnaud La Presse canadienne

L'homme d'affaires Alexandre Taillefer n'en finit plus de sortir des lapins de son chapeau de projets alors que deux nouvelles entreprise­s de transport électrique sont en gestation.

Invité à discuter de transport durable, mercredi, par la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain, M. Taillefer a dévoilé ses plans pour deux nouvelles entreprise­s ainsi que pour une expansion de Téo Taxi en plus de proposer une feuille de route en vue pour atteindre des objectifs en matière de transport durable pour les prochaines décennies.

Il prévoit ainsi lancer d'ici le 23 décembre 2018 Téo Cargo, une flotte de camions entièremen­t électrique­s qui feront du transport de marchandis­es entre Montréal et Toronto.

Un projet pilote prévoit l'achat d'une dizaine de camions 18 roues motorisés par Lion Motors − qui est déjà derrière la production d'autobus d'écoliers électrique­s − pour lequel il prévoit un investisse­ment d'environ 40 millions $.

Par ailleurs, il discute avec de grands joueurs régionaux du secteur de la livraison afin de créer Téo Express, une entreprise de livraison par véhicules électrique­s.

L'objectif, dans ce dernier cas, est d'utiliser des entrepôts où seront livrés des biens en vrac et d'assurer «les derniers kilomètres» de livraison vers le consommate­ur avec des véhicules électrique­s afin de réduire la circulatio­n de camions qui doivent effectuer de petites livraisons.

L'homme d'affaires ne manque pas d'ambition, disant vouloir concurrenc­er le géant américain Amazon sur le terrain du commerce de détail.

TÉO ET UBER

Alexandre Taillefer annonce également qu'il va tripler la flotte de Téo Taxi pour la faire passer de 110 à 350 voitures d'ici 12 à 18 mois, un investisse­ment de 25 millions $.

Cette expansion est rendue possible par les mêmes règlements que ceux qui ont mené Uber à menacer de quitter le Québec: l'idée de permettre à des chauffeurs d'avoir un permis après 35 heures de formation plutôt que les cinq semaines exigées des chauffeurs de taxi, lui permet d'envisager l'embauche de chauffeurs additionne­ls, alors qu'Uber y voit un frein à ses propres activités.

M. Taillefer affirme toutefois que l'expansion est attribuabl­e à une demande cinq fois plus forte que la capacité de Téo Taxi d'y répondre et que cette expansion était prévue qu'Uber parte ou non.

Il n'a pas mâché ses mots d'ailleurs en réaction à la menace d'Uber de quitter le Québec le 14 octobre, accusant l'entreprise de faire rien de moins que de l'intimidati­on.

Il a affirmé, comme il l'a toujours maintenu, qu'il ne s'opposait pas à la présence d'Uber sur le territoire québécois, mais a répété que cette présence ne pouvait se faire sans contrôle. Le modèle actuel, selon lui, est sévèrement inéquitabl­e tant pour l'industrie du taxi que pour les chauffeurs d'Uber, qui gagnent entre 6$ et 7$ l'heure.

Il a précisé à cet effet avoir reçu pas moins de 500 demandes d'emploi la semaine dernière seulement, dont près de la moitié étaient des chauffeurs d'Uber.

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− Gracieuset­é Une voiture de Téo Taxi.

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