Madrid s’en prend aux électeurs catalans: 465 blessés
Le gouvernement catalan a déclaré sur son compte Twitter que 465 personnes avaient été blessées, dont certaines auraient subi des blessures graves, à la suite des interventions de la police nationale espagnole pour empêcher la tenue du référendum sur l'indépendance.
Malgré les nombreuses interventions de la police, la consultation se poursuivait dimanche. Le porte-parole catalan Jordi Turull n'a pas offert plus de détails sur l'état des victimes.
Le gouvernement régional de Catalogne blâme directement le premier ministre Mariano Rajoy et son ministre de l'Intérieur Juan Ignacio Zoido.
Jordi Turull soutient que la police nationale espagnole et la garde civile ont agi pour des motifs politiques, dimanche, «avec une intention claire de blesser des citoyens».
Le ministre des Affaires internationales catalan, Raul Romeva, a annoncé que le gouvernement régional allait s'adresser au Parlement européen en accusant l'administration Rajoy d'avoir violer la charte des droits de l'homme.
La mairesse de Barcelone, Ada Colau, a elle aussi réclamé la démission du premier ministre Rajoy à la suite des actes de violence commis par la police nationale.
«Si nous vivons dans une démocratie, les actions de la police devraient cesser immédiatement afin que nous puissions ensuite avoir un dialogue, c'est ce qui devrait arriver», a commenté Mme Colau.
Armés de boucliers, les policiers sont entrés de force dans des bureaux de scrutin. Ils ont notamment fracassé des vitres.
Des affrontements sont survenus entre des électeurs et les forces de l'ordre, qui tentaient de disperser la foule. Des projectiles de caoutchouc ont notamment été tirés en direction des électeurs.
En plus des centaines de citoyens blessés, onze policiers auraient aussi subi des blessures.
Malgré les menaces du gouvernement espagnol, le gouvernement catalan tient cette consultation considérée comme illégale par Madrid.
Plusieurs membres du gouvernement régional catalan ont pu voter, dont le président Carles Puigdemont.
La vice-présidente d'Espagne, Soraya Saenz de Santamaria défend l'intervention de la police dans les bureaux de vote de Catalogne. Elle qualifie leur action de «ferme et proportionnée», ajoutant qu'ils ont agi de manière professionnelle et qu'ils ne se sont pas attaqués aux gens voulant voter, mais au matériel servant au référendum.
Elle a accusé le gouvernement catalan qui maintient son référendum d'agir de façon complètement irresponsable. Elle soutient qu'«il n'y a pas eu de référendum ni même de semblant de référendum».
Samedi, au moins la moitié des bureaux de scrutin avaient été fermés par la police.
RÉACTIONS INTERNATIONALES
Le premier ministre belge, Charles Michel, a appelé les politiciens au dialogue en Espagne après les interventions policières.
Charles Michel a condamné toute forme de violence, déclarant sur son compte Twitter qu'elle «ne peut jamais être la bonne réponse».
Le président régional de Catalogne, Carles Puigdemont, a répondu au micromessage en remerciant M. Michel pour son «engagement contre la violence».
La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a appelé l'Espagne à «changer de cap» en réaction aux violences perpétrées par les forces de l'ordre.
Elle a déclaré via Twitter se sentir de plus en plus inquiète en voyant les images en direct de la Catalogne.
«Peu importe nos opinions sur l'indépendance, nous devrions tous condamner ces gestes dont nous sommes témoins», a soutenu Mme Sturgeon.
Le FC Barcelone a annoncé que la partie de soccer prévue contre Las Palmas dans le cadre de la Coupe d'Espagne serait jouée à huis clos au stade de Camp Nou.
L'annonce que le match serait joué sans spectateur a été faite moins d'une demiheure avant le coup d'envoi, alors que des milliers de supporteurs patientaient devant les portes.