Un autre fiasco est toujours possible
Un autre fiasco comme celui d’Atcon est possible, selon la vérificatrice générale du Nouveau-Brunswick qui déplore que la majorité de ses recommandations sur le sujet n’aient pas été mises en oeuvre par le gouvernement. Kim MacPherson n’a vraiment pas été tendre, mardi, à l’endroit du gouvernement du Nouveau-Brunswick et de sa principale agence de développement économique. Deux ans après la publication de son premier rapport sur l’affaire Atcon, Fredericton et Opportunités NB «semblent avoir fait très peu d’efforts» pour mettre en oeuvre ses recommandations afin d’éviter une situation semblable, avance Mme MacPherson. Parmi les 19 recommandations de 2015, seulement quatre ont été mises en oeuvre, déplore la vérificatrice. Opportunités NB avait pourtant affirmé publiquement en avoir implanté 15. «C’est très décourageant de voir que les recommandations n’ont pas été mises en oeuvre.» Mme MacPherson fait le même bilan du côté des autres entités gouvernementales qui distribuent au total encore plus d’argent public qu’Opportunités NB. «Si le gouvernement ne change pas de façon considérable sa façon d’approuver l’aide financière aux industries, c’est possible qu’une autre situation comme celle d’Atcon se produise», prévient la vérificatrice générale. À la lumière du second rapport de Kim MacPherson présenté mardi, le chef de l’opposition officielle, Blaine Higgs, réclame le renvoi du directeur général d’Opportunités NB, Stephen Lund. M. Higgs accuse M. Lund d’avoir menti aux députés au sujet de la mise en oeuvre des recommandations de la vérificatrice. «C’est un mensonge. Elles n’ont pas été mises en oeuvre. Le premier ministre devrait prendre ses responsabilités et Stephen Lund devrait perdre son emploi.» En point de presse après la sortie du rapport, M. Lund a tenté de clarifier la situation concernant les recommandations de Mme MacPherson. «Les politiques sont en place. Elles ont été mises en place sur une certaine période. Nous sommes maintenant dans le processus de mise en oeuvre de ces politiques.» «Nous ne sommes pas parfaits. Nous essayons d’être vraiment bons dans ce que nous faisons. Nous avons de bons résultats. C’est un processus en cours», assure Stephen Lund. C’est le président du Conseil du trésor, Roger Melanson, qui a répondu aux questions des médias au lieu de la ministre du Développement économique et ministre responsable d’Opportunités NB, Francine Landry. M. Melanson a réitéré la confiance du gouvernement à l’endroit de son agence de développement économique en plus de répéter son engagement à mettre en oeuvre l’ensemble des recommandations de la vérificatrice générale. Opportunités NB «est un organisme avec un conseil d’administration de personnes d’affaires qui ont la capacité et les habiletés de faire des analyses rigoureuses et de recommander si oui ou non le gouvernement doit investir dans des possibilités tout en comprenant les risques», a indiqué le ministre. «Nous allons continuer à travailler avec Opportunités NB et toutes les agences qui peuvent implanter ces recommandations pour qu’elles le fassent.» - MRC