Une coalition veut protéger les baleines des filets de pêche
Une coalition américaine de défense des animaux demande aux gouvernements du Canada et des États-Unis d’intervenir afin d’éliminer les décès de baleines noires par enchevêtrement dans des filets de pêche.
Quatre organismes de conservation et de protection des droits des animaux dénoncent les décès «lents» et «douloureux» de baleines noires qui se prennent dans des gréements de pêche.
Le regroupement a publié un communiqué de presse dans lequel il demande aux ministères responsables de la pêche et des océans des deux côtés de la frontière d’adopter des règlements afin de protéger le mammifère en voie de disparition.
Il souligne que l’espèce, qui compte moins de 500 spécimens, a perdu environ 3% de sa population cet été.
«Les baleines noires risquent de disparaître si nous ne les protégeons pas des engins de pêche. Cette année a été tragique pour l’espèce qui est déjà en voie de disparition. Les administrateurs du Canada et des États-Unis doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour prévenir l’enchevêtrement avec les engins de pêche et les décès lent et douloureux qu’ils peuvent causer.»
La coalition a envoyé une lettre aux administrateurs canadiens. Elle demande l’imposition de règles visant à limiter l’équipement de pêche au crabe des neiges dans le golfe du Saint-Laurent quand les baleines sont présentes. Elle demande aussi que la vitesse maximale de 10 noeuds, imposée de façon temporaire par le gouvernement canadien, soit toujours appliquée pendant que les baleines sont dans le secteur.
«Seulement cinq baleineaux sont nés cette saison, soit le nombre le plus bas depuis des années. De nouvelles recherches démontrent qu’en étant forcées à traîner de l’équipement lourd et du cordage, les femelles ne sont pas en mesure de porter leur progéniture», a affirmé Jane Davenport, avocate principale chez Defenders of Wildlife.
La coalition a déposé un avis légal au Service national de la pêche maritime, soit l’organisme fédéral américain qui réglemente les pêches. Elle affirme que l’agence doit adopter des mesures protectrices additionnelles afin de respecter la Marine Mammal Protection Act.
La coalition soutient que le Service national de la pêche maritime doit rectifier la situation en 60 jours ou moins, sans quoi elle déposera une action en justice.
Jean Lanteigne, le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels, affirme que son équipe travaille avec le ministère des Pêches et des Océans, mais qu’il est trop tôt pour parler des détails entourant des mesures de protection des baleines. Il assure cependant que «les pêcheurs vont accorder beaucoup d’attention afin de minimiser les impacts possibles que la pêche pourrait causer aux mammifères marins».
D’ailleurs, le ministère des Pêches et des Océans dévoilera jeudi le résultat des nécropsies effectuées sur six baleines noires de l’Atlantique Nord mortes dans le golfe du SaintLaurent cet été.
La coalition est formée du Center for Biological Diversity, Defenders of Wildlife, la Humane Society of the United States et Whale and Dolphin Conservation.