Photographier sous la pluie
Si le temps pluvieux est souvent redouté des photographes, c'est plutôt le contraire pour Maurice Henri. Grande source d'inspiration, la pluie lui permet de créer des ambiances lumineuses particulières.
Reconnu pour ses projets de photographie humanitaire et ses portraits sensibles, le photographe de Moncton arrive avec une toute nouvelle collection assez différente de ce à quoi nous a habitué. Il présente cette série pour la première fois au public. Intitulée Aquarelles sous la pluie, la collection rassemble 16 oeuvres qui sont exposées à la Maison Tait à Shediac. Maurice Henri raconte que la pluie a servi de moteur à cette collection. Bien des photographes ne se sentent pas à l'aise de photographier par temps pluvieux. Ce n'est pas le cas de Maurice Henri. Selon lui, la lumière est exceptionnelle quand il pleut.
«Je trouve que la pluie génère une ambiance dramatique et inspire un état de méditation, rendant la photographie sous la pluie agréable et imprévisible», souligne le photographe qui adore marcher sous la pluie.
C'est en 2012, lors d'un voyage en Colombie à l'occasion d'un festival de photo qu'il a commencé à photographier par temps maussade.
«Il a mouillé toute la semaine. Les gens étaient déçus et voulaient rester à l'hôtel, mais moi j'ai décidé de sortir et de photographier des gens avec des parapluies. Dans la pluie, les couleurs deviennent vraiment saturées, percutantes et il y a des réflexions.»
Il a développé plusieurs trucs pour protéger son équipement photographique des intempéries. En jouant avec les ombres et la lumière, il a créé des ambiances presque mystérieuses, apportant un aspect diffus à ses images.
Ses photographies ont été prises à Montréal, à Toronto, à New York, en Colombie, à Moncton, à Dieppe et à Halifax. Pour certaines oeuvres, il a effectué de multiples expositions, superposant ainsi les images. Certaines photographies s'apparentent à des peintures. Il a photographié des personnages, mais aussi des paysages urbains et naturels. Il a joué avec la pluie, la réflexion de la lumière dans l'eau, les longues expositions et le mouvement.
En s'engageant dans une démarche plus artistique et personnelle, le photographe a voulu ainsi prendre une pause de ses projets humanitaires où il photographiait surtout des gens. Il a l'intention de faire voyager cette collection qui compte une cinquantaine d'oeuvres. Les profits générés par la vente des photographies serviront à financer ses projets liés à Caméra pour guérir. Depuis quelques années, Maurice Henri finance la construction d'école en Afrique. Trois écoles ont déjà été construites et une première école est sur le point de l'être à Haïti. Son exposition à la Maison Tait est présentée jusqu'à la fin décembre. Maurice Henri sera aussi à l'amphithéâtre de l'école Abbey-Landry à Memramcook, le dimanche 5 novembre à 14h, afin de parler de ses projets.