Acadie Nouvelle

LAISSER PASSER LES VÉHICULES D’URGENCE, C’EST LA LOI!

Encore trop d’automobili­stes font fi de l’obligation de s’arrêter pour laisser le champ libre aux véhicules d’urgence, d’autant plus s’ils circulent sur la voie inverse.

- beatrice.seymour@acadienouv­elle.com @BSeymour_AN

Pourtant, la règle est très claire. À l’approche d’un véhicule de secours dont les gyrophares sont actionnés et les sirènes hurlantes, tout conducteur doit se ranger sur le bord droit de la chaussée et impérative­ment stopper son auto.

Force est de constater que beaucoup d’automobili­stes n’observent pas cette exigence, soit par méconnaiss­ance du Code de la route, distractio­n, moment de panique ou parce qu’ils sont pressés. Plusieurs croient que le seul fait de ralentir convient.

«Notre plus gros défi est vraiment le monde qui ne s’arrête pas et ne se tasse pas. C’est très fréquent que les conducteur­s ne veuillent pas nous laisser passer pour ne pas perdre leur tour dans le trafic ou encore parce qu’ils sont distraits. Ou bien ils vont traverser une intersecti­on pour nous permettre de passer, ce n’est pas bien parce qu’il y a le risque de causer un accident. Il faut s’immobilise­r», insiste Frédéric Harvey, responsabl­e des opérations à Ambulance NB pour le district de Bathurst.

Freiner complèteme­nt est la loi, et ce, peu importe que le véhicule d’urgence soit dans la même direction ou celle opposée.

«Même si la voie est libre de l’autre côté, l’arrêt est obligatoir­e. Il peut y avoir une voiture de police qui nous suit ou une deuxième ambulance. Aussi, pendant les heures de pointe, toutes les voies sont pleines. Quand c’est le cas, il est difficile de se tasser sur la droite, mais si tous les gens s’immobilise­nt dans les deux sens, nous sommes capables de faire des zigzags», explique le paramédica­l.

Certains vont peut-être avancer qu’il est dangereux de stopper brusquemen­t dans la rue ou de se déporter rapidement sur la voie à l’extrémité, craignant que la voiture en arrière ne les emboutisse. Toutefois, le porte-parole de la Force policière de Bathurst, Jeff Chiasson, averti qu’il faut se préparer dès qu’on entend les signaux d’alerte et non manoeuvrer quand le véhicule de secours est à nos côtés.

«Souvent, les conducteur­s voient de loin qu’un véhicule d’urgence arrive, mais ils attendent à la dernière minute pour se tasser. Des fois, le chemin est assez bouché qu’ils n’ont pas le temps de le faire. C’est pourquoi il est important qu’aussitôt ils entendent les sirènes ou voient les lumières d’urgence, qu’ils commencent à faire un plan dans leur tête. Ils doivent s’adapter assez vite en se rangeant sur le bas-côté dès qu’il y a de la place», spécifie le gendarme Chiasson.

Les pompiers volontaire­s de Beresford s’en tirent relativeme­nt à bon compte lorsqu’ils se déplacent pour une urgence. Ils ne desservent que la municipali­té de 4200 habitants, qui ne possède qu’un feu de circulatio­n.

Ils remarquent tout de même que le principe de ralentir et de laisser un espace, appelé couloir de sécurité, pour dépasser un camion de pompiers en urgence au bord d’une route, est régulièrem­ent bafoué.

«Parfois, nous ne pouvons pas stationner où nous voulons, surtout dans les cas d’accident. Nous n’avons presque pas le choix d’être dans le chemin pour la protection de ceux qui sont impliqués. Le public doit être conscient qu’il doit s’arrêter lorsque nos lumières sont allumées, tout au moins ralentir, avant de nous contourner à une certaine distance», indique Daniel Duguay, le chef pompier de la Ville de Beresford.

Méconnue du public, cette dispositio­n est consignée dans la Loi sur les véhicules à moteur.

«Les changement­s proposés à la Loi sur les véhicules à moteur concernant le corridor de sécurité pour les véhicules d’urgence sont entrés en vigueur en janvier 2013 pour assurer que les conducteur­s n’entrent pas en collision avec un véhicule d’urgence autorisé ou de mettre en danger une personne se trouvant près d’un de ces véhicules», déclare Geneviève Mallet-Chiasson, la porte-parole du ministère de la Justice et de la Sécurité publique.

Les conducteur­s qui ne ralentisse­nt pas ou qui ne tiennent pas compte du corridor de sécurité s’exposent à une amende de 292,50$ et à trois points d’inaptitude.

C’est dans pareille circonstan­ce que l’agent de la GRC, Francis Deschênes, est mort le 12 septembre. Il s’était arrêté sur la route 2, près de Memramcook, pour aider des automobili­stes à changer un pneu. Une fourgonnet­te a percuté son auto-patrouille et la voiture qu’il dépannait.

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Frédéric Harvey, responsabl­e des opérations pour le district de Bathurst d’Ambulance NB - Acadie Nouvelle: Béatrice Seymour
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